La FNPF réagit à l'initiative de Carrefour
C'est par une « lettre ouverte à José Luis Duran » (président du directoire de Carrefour) que la FNPF (fédération nationale des producteurs de fruits) a réagi au partenariat initié par le distributeur avec les producteurs de fruits, dans lequel l'aspect prix est absent (voir LM n° 146). Depuis le début de l'année, Carrefour s'engage à acheter des volumes fixés avant la récolte aux producteurs français, et accompagne les cas de surproduction en mettant en place des opérations ad hoc. La Fédération nationale des producteurs de fruits « ne peut que se satisfaire de la volonté d'une enseigne de privilégier la production nationale et régionale, et d'offrir à ses partenaires une pérennité commerciale durable ». Interrogé par Les Marchés, le directeur produits frais des hypermarchés Carrefour France estime mieux coller aux attentes des clients grâce à ce système. « Auparavant, nous achetions ce qu'il y avait de disponible, mais aujourd'hui nous inversons la tendance », a expliqué José Rodrigues, grâce à la définition des besoins des magasins. Sur les 470 000 tonnes de fruits et légumes écoulés par les hypers du groupe, 70 % entrent dans le cadre du partenariat, l'approvisionnement à l'étranger se faisant majoritairement pour les produits exotiques. Ces arguments touchent favorablement la FNPF, qui souhaiterait cependant que les engagements portent à la fois sur les volumes et les prix. Carrefour s'engage verbalement sur « des volumes au prix du marché», mais « souvent le prix du marché est aligné sur le moins disant des concurrents étrangers dont les prix de revient sont certes inférieurs mais les conditions de production bien différentes », estime la fédération. Un « petit pas» a peut-être été fait dans l'adoucissement des rapports production distribution, « mais cela ne doit pas faire oublier que le chemin à parcourir est encore long », a jugé son président Christian Pauleau.