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La FNICGV tourne une page importante de son histoire

La démission de Laurent Spanghero lors de l’assemblée générale de Toulouse est un événement dans le monde la viande. Son successeur Dominique Langlois a d’ores et déjà du pain sur la planche.

L’assemblée générale de la Fédération nationale de l’industrie et du commerce en gros des viandes (FNICGV) devrait avaliser en fin de semaine l’arrivée du vice-président Dominique Langlois, patron de la société vitréenne d’abattage (SVA) à la tête de la plus ancienne et la plus fournie des fédérations de la viande. Ce passage de témoin était attendu : le président Laurent Spanghero avait manifesté de longue date son intention de prendre ses distances avec une charge particulièrement exigeante et avait accepté un dernier mandat (actuellement en cours) sous la condition expresse d’une plus ample délégation aux présidents de commission.

« J’ai 67 ans cette année », rappelle Laurent Spanghero, qui a été porté à la tête de la FNICGV il y a tout juste 10 ans, en 1996, à l’issue d’un autre long règne, celui de Pierre Mussaud. « Cela fait donc 52 ans que je bosse au rythme d’au moins 50 heures par semaine. On ne peut pas dire que je me sois vraiment économisé !» Le président partant dit également « avoir donné sa part» à l’activité syndicale, qu’il s’agisse de la FNICGV, du Medef, mais aussi de l’Aria Midi-Pyrénées (qu’il a contribuée à créer, en 1986) ou de l’UECBV. « A l’UECBV, je n’ai pas encore de successeur, précise-t-il, mais j’en prépare un qui puisse prendre la relève d’ici un an ou deux.» S’il compte prendre un peu de repos, Laurent Spanghero ne restera pourtant pas inactif au niveau professionnel. « J’ai des projets dans l’élevage et la transformation des viandes à l’étranger», ajoute-t-il, sans vouloir en préciser davantage. « C’est un nouveau challenge. »

200 abattoirs seulement dans 10 ans?

Laurent Spanghero laisse à son successeur une fédération en ordre mais aussi quelques défis de taille à relever. Celui de l’équarrissage d’abord, « un dossier sur lequel nous sommes en total désaccord avec le gouvernement, sur la forme comme sur le fond. » « On est pas allés au bout de la réforme du SPE, déplore-t-il, regrettant l’attitude du Parlement lorsqu’il a créé la taxe d’abattage. « Comment vouliez-vous que je m’y oppose? Personne ne peut s’opposer aux décisions du Parlement !», répond-il lorsqu’on l’interroge sur ce douloureux épisode.

L’autre grand dossier sera celui de la restructuration du secteur. « Je suis préoccupé par la remise en cause de l’existence même de certaines de nos entreprises. On compte 350 abattoirs aujourd’hui. Dans 10 ans, il pourrait bien ne plus y en avoir  que 200.» Le président sortant plaide en faveur « d’une réflexion globale» avec les pouvoirs publics sur la restructuration des outils régionaux.

Evidemment, le départ d’une personnalité aussi charismatique de la tête de la FNICGV fait craindre pour l’avenir du syndicalisme viande. Mais Laurent Spanghero dit avoir toute confiance en Dominique Langlois, « le président d’un grand groupe, que Jean Rozé n’a pas désigné par hasard. Il a prouvé depuis qu’il est à la tête de la SVA que c’était un grand patron.» Son appartenance à une entreprise de grande taille, qui plus est liée à une enseigne de grande distribution (Intermarc hé) lui demandera de se faire accepter peu à peu par des adhérents essentiellement recrutés parmi les PME.

Mais de cette question, c’est bien sûr Dominique Langlois qui en parle le mieux. « Le dernier conseil de la FNICGV a été amené à examiner ma candidature et a été sondé sur la question de savoir si le fait que SVA soit une filiale d’Intermarché posait un problème. J’ai laissé le conseil en débattre une fois pour toutes en mon absence. Et le conseil a jugé à l’unanimité que ce ne pouvait être un obstacle

Celui qui sera demain le nouveau patron de la FNICGV a l’intention de prolonger le mode de fonctionnement initié par Laurent Spanghero, en élargissant les délégations des commissions spécialisées et institutionnelles. « Il y aura de nouveaux venus», annonce-t-il d’ores et déjà. Sans entrer dans le détail des différents dossiers qu’il aura à gérer, Dominique Langlois insiste sur la nécessité de trouver les moyens d’être plus proches des autres professions, qu’il s’agisse de la production ou du négoce en bétail. Et sur le devoir pour les entreprises de s’impliquer dans les « pôles de compétitivité», « un outil très intéressant mis à notre disposition».

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