La FNCL rejoint Coop de France Agroalimentaire
La coopération veut faire connaître ses valeurs auprès
des citoyens. Une différenciation qu’elle compte valoriser dans ses relations avec la grande distribution notamment. C’est le premier objectif de Coop de France Agroalimentaire, qui vient de voir le jour sous l’égide de la FNCL.
de la FNCL et président de
Coop de France Agroalimentaire
Un tiers des marques alimentaires dans les GMS sont issues des coopératives », a souligné Michel Prugue, président de Coop de France, en ouverture de la conférence de presse de la fédération au Salon de l’agriculture. C’est cette dimension que compte défendre la nouvelle section Agroalimentaire de Coop de France, dont Dominique Chargé (FNCL) est le président. L’occasion aussi pour Coop de France de réajuster sa campagne de communication autour des produits. « Nous sommes face à quatre défis : différencier ce qu’est l’offre coopérative, défendre la compétitivité de nos exploitations et nos entreprises, conquérir de la valeur, être plus présent dans la chaîne alimentaire ». Une stratégie de performance décidée lors de son congrès en décembre dernier. « Cette approche est avant tout économique et vise à pérenniser nos filières agricoles et agroalimentaires », estime Dominique Chargé. Sur le terrain, ceci donne la mise en avant des vins coopératifs chez Carrefour. Coop de France a planché avec le distributeur sur un prospectus tiré à 17 millions d’exemplaires distribué dans le cadre d’une opération en magasins. Dans le même esprit, la coopération agricole publie deux catalogues « Et si on consommait coopératif ? », l’un contenant une sélection de 150 produits agroalimentaires, l’autre de 120 produits viticoles. Ils sont diffusés à 30 000 exemplaires sur le Salon de l’agriculture, dans les régions et auprès des leaders d’opinion. Une campagne télévisée et d’affichage appuie le tout. Le dispositif vise à sensibiliser les consommateurs sur l’importance de l’acte d’achat dans le choix de l’agriculture de demain. Dominique Chargé a mis en avant l’exemplarité des coopératives à travers leur gouvernance, gage de « solidarité et de responsabilité ».
En différenciant les produits coopératifs, il espère mieux négocier avec la distribution. « La section agroalimentaire correspond à une nécessité dans le débat actuel autour de l’alimentation, l’agriculture et l’agroalimentaire en général », a poursuivi Dominique Chargé. « Nous souhaitons créer de la valeur durable pour nos adhérents. C’est tout l’enjeu de l’accord cadre entre Coop de France et la FCD : changer les relations commerciales et sortir du contexte qui pollue la vie de nos entreprises et installe une image déplorable des filières agroalimentaires. Nous ambitionnons de décliner cet accord cadre dans toutes les régions. » Rien n’est encore gagné. Rachel Brumel, directrice de Coop de France agroalimentaire, est déçue par les négociations commerciales qui se sont terminées fin février : « le débat est resté centré sur le prix et les promotions malgré la crise, et le tout sans contrepartie », a-t-elle déploré. Si les négociations sur les marques nationales sont terminées, ce n’est pas le cas pour les MDD. « Les distributeurs souhaitent créer un écart de prix entre les marques nationales et les MDD. Nous n’avons pas la main », signale-t-elle.
Questionné sur le recours à la législation, Michel Prugue répond : « passer par la loi, cela voudrait dire que nous avons échoué dans l’établissement du dialogue autour de la chaîne des valeurs. Le contrat tripartite ne nous gêne pas sur le principe, sachant que dans le cadre d’une coopérative nous réunissons déjà deux parties. Mais cela ne suffira pas à régler la question du prix. Avec l’accord cadre Coop de France-FCD, nous préparons 2017 dans un nouvel esprit ».
Question à Dominique Chargé, président de la FNCL et président de Coop de France Agroalimentaire
« FAIRE RECONNAÎTRE LES VALEURS DE LA COOPÉRATION AGRICOLE »
Pourquoi la FNCL a-t-elle rejoint Coop de France Agroalimentaire ?
Dominique Chargé - La FNCL a vivement soutenu et participé à la création de Coop de France Agroalimentaire. Notre volonté est de mieux faire prendre en compte les spécificités du monde coopératif dans un contexte qui a changé : fin de régulation des marchés, mondialisation, émergence de nouvelles demandes des citoyens qui attendent de la traçabilité sur l’origine des produits, leur qualité, les procédés de fabrication, le lien au territoire… Ce nouveau positionnement devrait nous permettre d’être plus visibles et de mieux défendre nos valeurs auprès des citoyens, des pouvoirs publics, de nos acheteurs et de la RHF. Avec ces derniers, nous souhaitons établir de nouvelles discussions autour de sujets comme la logistique, la RSE (responsabilité sociale et environnementale), parler de nos produits, de nos territoires…
Quel est le poids du lait dans Coop de France Agroalimentaire ?
D. C. - Les coopératives représentent 40 % de l’agroalimentaire français et le lait représente 50 % de l’agroalimentaire. Nous comptons 240 coopératives en France dont 200 fruitières. Mais les quatre plus importantes que sont Sodiaal, Eurial/Agrial, Laïta et Terra lacta, totalisent 80 % du chiffre d’affaires qui s’élève à 12,5 milliards d’euros. Notre objectif est de faire parvenir aux associés coopérateurs la meilleure valorisation possible de leur travail. Propos recueillis