La FNCBV concrétise ses projets de filière
Les crises sont souvent riches d’enseignement. Partant de ce principe, la FNCBV a lancé le débat sur « les attentes nouvelles des coopératives et de leurs organisations», vendredi dernier à Orléans. Un constat se dégage des crises du porc et de l’équarrissage. Quand les affaires vont mal, éleveurs et abatteurs se déchirent. « L’équarrissage révèle un problème de compréhension des éleveurs,a déclaré Jean Leguillou, président d’Arcadie Sud-Est. Les torts sont partagés. Il faut un instrument d’échange, de transparence, permettant une meilleure information, une compréhension mutuelle ». Michel Bloch, président du groupement porc de Coopagri Bretagne, a partagé le même avis sur le « manque de communication dans les filières».
Gérer les contradictions
Un exemple de partenariat entre amont et aval a été donné par Philippe Dumas, président de la Sicarev. « Organiser la filière, c’est gérer les contradictions entre groupements de producteurs et abatteurs », a-t-il souligné. Sa coopérative a mis en place une qualification Agri Confiance, afin de « structurer cette interface ». Une grille de prix des bœufs est négociée de manière hebdomadaire, en fonction des besoins de l’abattoir et de l’offre des groupements. Les tueries sont définies pour les semaines à venir. Ce système permet de maîtriser en amont l’approvisionnement de l’outil industriel, mais aussi de gérer les opportunités de marché. Il remplit plusieurs impératifs : adéquation entre offre et demande, satisfaction du client, contractualisation avec les distributeurs. L’idée est de le transposer dans la filière du maigre.
Jean-Michel Fritsch, président de la FNCBV, a insisté dans son discours sur la nécessité de développer des « projets de filières associant, dans un partenariat étroit, éleveurs, organisations de producteurs et abatteurs ». Son appel du pied n’a pas laissé le ministère insensible. Nicolas Forissier a promis une ligne budgétaire de 2 millions d’euros. Cette somme doit notamment servir au plan d’engraissement, que la FNCBV veut mettre en oeuvre avec l’aide de la FNB. « Ce n’est pas avec 2 millions qu’on pourra lancer un grand plan de restructuration », a réagi Philippe Mangin, président de Coop de France.