La FNB réclame des barrières à l’importation
« L’Union européenne ne doit pas laisser rentrer 500 000 tonnes de bœuf étranger sans appliquer des droits de douanes élevés », a déclaré Pierre Chevalier, président de la Fédération nationale bovine, hier en conférence de presse. Cette déclaration donne le ton du prochain congrès de la FNB, les 9 et 10 février à Paris. La crainte des éleveurs est que le marché communautaire devienne de plus en plus dépendant des importations. « On trompe le consommateur, a-t-il estimé. La viande d’Amérique du Sud ne répond pas aux préoccupations de la société en matière d’environnement, de bien-être animal, de transparence alimentaire. Son étiquetage et sa traçabilité sont partiels. Tous ces aspects doivent être mis sur la table lors des négociations de l’OMC ». En somme, la FNB souhaite que les conditions d’accès au marché européen soient rigoureusement encadrées.
Grilles de prix
La réforme de la Pac sera aussi largement débattue. Notamment le volet sur la conditionnalité des aides. « Il est irrationnel qu’en cas de perte d’une des deux boucles d’identification d’un animal, l’éleveur soit privé d’une partie de ses subventions », a-t-il martelé. L’inquiétude reste forte sur l’engraissement des bovins. Une action commune est engagée avec la Fédération nationale de la coopération bétail et viande (FNCBV) pour maintenir cette activité, menacée par le découplage des primes. La création d’une caisse de garantie, alimentée par l’enveloppe de modulation des aides Pac, est actuellement discutée avec les pouvoirs publics. Elle permettrait de sécuriser le revenu des nouveaux investisseurs, en allégeant leurs charges de structure au moment des crises. « Des comités économiques de filières doivent être mis en place, avec les éleveurs, les organisations de producteurs, les entreprises d’abattage et les distributeurs, pour contractualiser une partie de la production de JB, a déclaré Guy Hermouet, en charge du dossier engraissement à la FNB. L’idée est d’instaurer des grilles de prix. Il faut que la loi d’orientation agricole l’autorise ».
La FNB a aussi des comptes à régler avec le ministère de l’Agriculture. Elle veut obtenir la confirmation des montants destinés au Plan Bâtiment, à savoir 80 millions d’euros en 2005, 100 millions en 2006 et 120 millions en 2007. Et surtout, la prise en compte sur une ligne budgétaire séparée des 41 à 42 millions concernant des dossiers en retard. Elle refuse la ponction de 9 millions sur la prime à l’abattage (PAB) des veaux (lire notre édition du 25 janvier). Un problème qui concerne d’ailleurs d’autres catégories d’animaux. 40 millions manqueraient au total, avec les 20 millions sur la PAB des gros bovins et les 10 millions sur la prime aux bovins mâles (PSBM). « Le calendrier de versement des aides doit être respecté », a ajouté Pierre Chevalier, en rappelant les retards intervenus récemment pour la prime à la vache allaitante (PMTVA). Par ailleurs, il s’est inquiété de la remise en cause de l’indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN).