La FNB dénonce la fermeture de l’Italie aux broutards
La Fédération nationale bovine (FNB) déclare, dans un communiqué, ne pas accepter la décision italienne de suspendre à partir du 3 mars les importations de broutards français qui n’auraient pas été vaccinés contre la FCO (fièvre catarrhale ovine). Elle demande que le sujet soit porté d’urgence devant la Commission européenne, considérant que cette mesure est contraire au droit communautaire. L’application de la décision italienne « provoquerait un arrêt des ventes de broutards pendant au moins 3 à 4 mois, soit plus de 250 000 têtes entre mars et juin, en l’attente de la disponibilité des doses de vaccin et de leur délai d’application », estime la fédération des éleveurs de bovins-viande.
La FNB réclame, en cas de rupture des échanges avec l’Italie, des soutiens exceptionnels sous forme d’aides financières et de compensation des surcoûts, ainsi qu’un plan de retrait des animaux. Elle appelle les éleveurs à ne pas brader les animaux, ce qui ne contribuerait qu’à un peu plus déstabiliser le marché. Le communiqué rappelle l’année chaotique vécue en 2007, avec déjà d’importantes perturbations des flux vers la botte italienne à l’automne. Les prix des animaux avaient alors chuté de 15 % en moyenne, selon la FNB.
Mesurer l’impact FCO
Hier à l’assemblée générale de l’Unceia (membre de France Génétique Élevage), son président Serge Paran a rappelé l’étendue des dégâts pour les éleveurs. « Ces dégâts ne se limitent pas aux animaux morts, il y a toute la perte de production engendrée par la baisse de fertilité constatée, la mortalité embryonnaire et les avortements en cours de gestation,a-t-il précisé. Il est indispensable de définir les indicateurs pertinents de baisse de revenus des exploitants et d’abonder en conséquence les fonds d’aide de manière à indemniser rapidement et à la bonne hauteur tous les producteurs concernés. »
Jérôme-André Gauthier, le conseiller technique Productions animales du ministère de l’Agriculture, a souligné les nombreuses difficultés à évaluer l’impact réel de la FCO en termes de pertes indirectes. Un observatoire doit permettre d’y voir plus clair. Ses premiers résultats sont attendus pour le mois d’avril. « Michel Barnier a bien conscience des difficultés rencontrées par les éleveurs, a-t-il martelé. C’est l’une des crises les plus graves jamais connues. » A ce jour, plus de 16 000 cas de fièvre catarrhale sont signalés en France et 80 départements sont touchés.