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La filière Œuf du Sud-Est appelle à l'aide

« Nos poules de réforme ne trouvent pas preneur. Les courtiers ont annoncé zéro départ pour cette semaine. On a le sentiment que la situation est bloquée. De nombreuses rencontres ont eu lieu avec le ministère de l'Agriculture, sans résultat», a confié aux Marchés Philippe Juven, président du comité Œuf de l'Association régionale Filière Volailles Rhône-Alpes (Afivol), à l'issue d'une conférence de presse hier à Lyon. L'interprofession, qui organisait cette réunion avec le Comité économique régional de la volaille du Sud-Est (Cervose) et la FRSEA, entend maintenir la pression sur les pouvoirs publics. Une visite chez le préfet de la Drôme a eu lieu vendredi dernier, une autre est prévue chez le préfet de l'Ardèche. Les professionnels évoquent des dommages collatéraux liés à la grippe aviaire. Leur cœur de métier, celui de l'œuf, n'est pas affecté. C'est la poule de réforme qui trinque. Il n'y a pas d'abattoirs spécifiques dans le Sud-Est. Les bêtes en fin de carrière, habituellement vendues en Bretagne et dans l’UE, ne trouvent plus d'acheteurs depuis début mars. Cela s'explique par la fermeture de la quasi-totalité des marchés à l'exportation. Les débouchés bretons ont été logiquement saturés par les produits de l'Ouest de la France et n'absorbent plus ceux du Sud-Est.

Au final, les pertes pour la filière Œuf de la région sont chiffrées à quelque 600 000 euros depuis début mars. Normalement vendues autour de 10 centimes, de nombreuses poules n'ont pu être valorisées. Le manque à gagner atteint 200 000 euros sur 1,8 M de réformes. A cela s'ajoute une participation aux frais de transports de 23 centimes. La charge représente 400 000 euros au total. Au-delà de l'aspect financier, la situation pose aussi des problèmes sanitaires, liés au retard de mise en place des poulettes.

« Plus les choses traînent, plus les solutions seront coûteuses», met en garde Philippe Juven. Des aides sont réclamées pour les éleveurs et les entreprises touchées. Une autre demande porte sur le dégagement du marché. Les stocks à détruire sont estimés à 4 000 t au niveau national. Sur un plan régional, une demi-douzaine de sites seraient prêts à abattre des poules, pour un coût estimé autour de 200 EUR/t.

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