La filière lapin cherche une issue à la crise
Pour leur 12 e édition, les 27 et 28 novembre, les journées de la recherche cunicole, coorganisées par l'Inra et l'Itavi ontchoisi le palais des congrès du Mans. Outre les aspects très scientifiques concernant le comportement (notamment les relations jeunes/mère), la reproduction, l'alimentation, la génétique et la pathologie, ces rencontres abordaient les aspects économiques.
Pour la première fois, des indicateurs de durabilité étaient par exemple proposés par Laurence Fortun Lamothe pour les élevages. Et Agnès Braine, de l'Itavi est revenu sur les tendances : « Si la production de lapin montre une tendance à l'érosion sur le long terme avec une réduction forte jusqu'à la fin des années 90, due au déclin sur l'ensemble de la période, de la production traditionnelle et familiale, elle se stabiliserait autour de 80 000 tonnes depuis le début des années 2000 ».
En effet, le développement d'une production rationnelle et organisée dans les années 80 et 90 et l'amélioration des performances technico-économiques de ces élevages ont permis d'assurer cette stabilisation des volumes malgré des épisodes durs tels que l'épidémie d'entérocolite en 1997 et la canicule de 2003. « Cette rationalisation de la production s'est accompagnée d'un mouvement de concentration à tous les maillons de la filière ainsi qu'au niveau géographique » rappelle M me Braine. Selon le recensement agricole de 2000, pas plus de 4 880 exploitations agricoles produisent du lapin, même si la production familiale pour l'autoconsommation voire les circuits courts existe toujours. Et les trois régions dominantes sont les Pays de la Loire, la Bretagne et le Poitou-Charentes (68 % des volumes abattus contre 52 % en 1985).
Un contexte économique peu favorable
Les volumes d'aliments ont connu le même déclin malgré la rationalisation qui a vu la taille moyenne des élevages tripler en 20 ans : 711 000 t en 1985 pour 485 000 t l'an passé. « La filière devra dans les prochaines années faire face à plusieurs enjeux essentiels : s'adapter à un contexte d'aliment et d'énergie chers, convaincre les consommateurs s'approvisionnant auprès de la production locale en régression de venir dans des circuits commerciaux classiques (GMS, boucher-volailler) et de façon générale maintenir le niveau de consommation en faisant évoluer le marché du lapin afin de mieux répondre aux besoins des consommateurs » conclut l'intervenante. Pour ce faire, les qualités nutritionnelles de la viande de lapin constituent un atout : teneur modérée en lipides, ratio oméga 6/3 de 8, faible teneur en sodium et teneur en sélénium relativement élevée. Et l'ajustement des apports alimentaires en oméga 3 permet de proposer un rapport oméga6/3 encore plus proche des apports recommandés.