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La filière italienne des broutards est sous pression

La Fédération nationale bovine (FNB) s'est rendue en Italie pour évaluer une situation mise à mal par la flambée des matières premières. Le prix du jeune bovin est suivi de près.

Chaque automne, la même interrogation revient pour la filière des broutards. L’export vers l’Italie va-t-il se maintenir ? Une inquiétude renforcée cette année par la flambée du coût des matières premières. D’autres facteurs risquent de perturber le marché, comme la directive nitrate, la fièvre catarrhale ovine (FCO). Pour évaluer la situation, la FNB est allée voir pendant deux jours des opérateurs transalpins. « Tous les engraisseurs scrutent le prix des jeunes bovins, raconte le président de la section Vache allaitante Jean-Pierre Fleury. Une montée assez spectaculaire est intervenue en Italie, jusqu’à 3,70 euros/kg la semaine dernière. Le seuil psychologique est de 4 euros. »

Un deuxième indicateur à suivre est le prix des matières premières. « Le JB est à la hausse, mais il ne fait que rattraper le niveau de cours de l’an dernier, souligne le chef du département Économie à l’Institut de l’élevage Jean-Claude Guesdon, également du voyage. Pendant ce temps-là, les céréales ont doublé. » Les engraisseurs français ou italiens ont ainsi une belle opportunité de vendre leur maïs en grains, plutôt que de l’ensiler pour nourrir des broutards. Dans la plaine du Pô, qui accueille l’essentiel de nos quelque 1 million de broutards par an exportés en Italie, ceux qui achètent la céréale sur pied devront débourser 2 200 à 2 400 euros/ha contre 1 100 euros/ha l’an dernier. Le coût journalier d’alimentation d’un JB à 1,5 kg de gain moyen quotidien (GMQ) est en augmentation de 0,40 à 0,50 euro. Cela pèse sur le choix des éleveurs. « Il suffit que notre export chute de 50 000 ou 100 000 broutards pour déclencher la pagaille,prévient Jean-Claude Guesdon. Une petite inquiétude existe. Même si certains signaux ne sont pas si mauvais : la consommation est là, la filière française garde une bonne réputation. »

La directive nitrate en suspens

Les distributeurs transalpins rechignent à répercuter la hausse des coûts. « Carrefour semble disposé à augmenter de 5 à 7 % le prix de la viande, Auchan se montre plus discret, signale Jean-Pierre Fleury. Tous deux observent l’attitude de Coop Italia. » La priorité du secteur reste toutefois de faire passer des hausses en lait et en volaille. Quant à la concurrence des viandes d’autres pays, elle n’inquiète pas trop la FNB. Contrairement à l’an dernier, la Pologne n’aurait aucune disponibilité pour le marché transalpin, tout comme la Slovaquie et la Hongrie.

L’application de la directive nitrate est quant à elle suivie de très près. Une procédure d’infraction a été lancée par les autorités européennes. Les Italiens proposent de classer 60 % de la plaine du Pô en zone vulnérable, contre 40 % actuellement. Bruxelles, qui réclame 100 %, doit donner sa réponse. « Si la directive finit par être appliquée, cela posera de gros problèmes au secteur de l’engraissement, juge le responsable Export d’Interbev Nils Beaumond, membre lui aussi du groupe de mission. Il y a de gros retards dans la mise aux normes des bâtiments, des besoins de stockage d’effluents, de superficies d’épandage. » La menace de la FCO apparaît plus lointaine. A moins d’une explosion de la maladie dans l’Hexagone.

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