La filière espagnole perd 10 Me par semaine
À l’instar de leurs confrères français, les producteurs de volailles espagnols subissent de plein fouet les conséquences de la crise médiatique liée à la grippe aviaire. Face à une baisse conséquente de la consommation, - 10 %, le secteur avicole espagnol perd ainsi près de 10 millions d’euros par semaine. Depuis trois semaines, le prix du poulet standard est tombé à 50 centimes d’euros sur la plupart des marchés espagnols, soit 30 centimes en dessous du coût de production estimé. Devant l’atonie de la consommation, ce sont 5500 tonnes de viande de poulet qui ont du être retirées du marché en Espagne, ce qui ne manque pas d’alourdir l’ardoise des industriels.
Ainsi, le président de l’association des abatteurs de volailles espagnols, Claudio Arenas, estime que « 15 % des stocks sont congelés dans des frigos extérieurs puisque les capacités des abattoirs sont saturées». À quelques semaines des fêtes de fin d’années, les prévisions ne sont pas réjouissantes. Les industriels craignent que les festivités soient l’occasion d’un report massif des consommateurs de la viande de poulet vers d’autres produit comme la dinde tandis que se pose déjà la question de l’après crise.
Angel Martin, secrétaire général de l’interprofession avicole espagnole a pour sa part prévenu hier lundi que si des mesures n’étaient pas prises cette semaine par les autorités espagnoles, la secteur courrait à la catastrophe. Avec en ligne de mire, la fermeture d’élevages mais aussi d’abattoirs et la perte sèche d’emplois. Les organisations syndicales espagnoles, dans l’attente d’une réponse du gouvernement, s’appuient sur la décision italienne pays où 20 millions d’euros ont déjà été injectés par les pouvoir publics pour assurer la survie de la filière. Critiquant les mesures européennes, qui ne prennent pas « le problème à la racine», Angel Martin estime qu’il faudrait pouvoir retirer 100 000 à 200 000 tonnes de viande de poulet du marché européen pour rétablir l’offre et la demande. Sans compter que sans tradition exportatrice et sur des marchés d’export saturés par l’offre, l’Espagne risque de rester un moment avec ses stocks en frigo.