La filière bovine riposte aux discours anti-viande
L’emballement des attaques contre la viande a eu pour effet de ressouder les familles de l’élevage et de la viande. Interbev a arrêté un rééquilibrage de son budget visant à consacrer la moitié des dépenses de communication aux thèmes sociétaux comme l’environnement, la nutrition, le bien-être animal. Les premières actions sont annoncées d’ici à la fin avril. Il s’agit de valoriser l’image bucolique des vaches dans les prairies, selon la Fédération nationale bovine. Des arguments existent sur le plan écologique. Un récent rapport de la FAO met en lumière le rôle des pâturages dans la lutte contre le changement climatique, grâce au stockage du carbone. Cela doit donner un peu de baume au cœur des éleveurs de bovins, dont le congrès a lieu à Angers les 3 et 4 février. Leur revenu est au plus bas. Les prix restent déprimés, d’autant que, si la consommation se maintient en volume, les Français se détournent du filet et du faux-filet au profit du steak haché congelé et des morceaux à bouillir, moins chers. Par ailleurs, les producteurs dénoncent le manque de transparence commerciale. La piste qui se profile pour sécuriser les marges consiste à contractualiser la production avec les industriels. Le dispositif est calé pour les animaux jeunes, reste à obtenir le soutien des pouvoirs publics. Mais une menace pèse sur la filière : l’envolée des importations. Le déficit français pourrait friser les 10 % cette année, selon l’Institut de l’élevage.