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La fièvre catarrhale fait son apparition dans l'Hexagone

Deux foyers ont été détectés près de la frontière belge. La France adapte son dispositif de lutte, avec 14 départements en zone réglementée. Les foirails restent ouverts, mais leur activité est perturbée.

Après les Pays-Bas, la Belgique et l'Allemagne, frappés par la fièvre catarrhale ovine (FCO), la France pourrait être à son tour confrontée à une menace d'épidémie de cette maladie dite de la «langue bleue», avec la découverte d'un premier cas sur une vache dans les Ardennes. La FCO a été mise en évidence dans un cheptel de 31 laitières à Brognon. La vache concernée « présentait des symptômes faiblement évocateurs» de cette maladie, précise le ministère de l'Agriculture. Les animaux appartenant au cheptel consigné ont été mis en surveillance. « Ils sont en cours de désinsectisation», a déclaré un porte-parole de la DGAL.

La préfecture des Ardennes va prendre un arrêté « pour interdire les entrées et les sorties» de ruminants (bovins, ovins, caprins...) dans un périmètre de « zone interdite» autour de Brognon, a-t-elle indiqué jeudi. « Tous les animaux» concernés par la maladie « sont gardés à l'intérieur du bâtiment clos» pendant une période préventive, selon l'arrêté. « Dans les 20 km autour de Brognon, on va être en zone interdite, et tout le reste des Ardennes est en zone de protection avec des mesures renforcées qui interdisent les sorties d'animaux», a indiqué un vétérinaire, Alexandre Sibille, qui a procédé à des tests dans le département. Même les mouvements vers l'abattoir devraient être interdits, selon lui. « Il y a eu des prélèvements effectués sur 600 bovins la semaine passée. Un est sorti séropositif», a-t-il ajouté (Ndlr : 2 depuis hier. Un autre a été confirmé à Beaurieux, Nord)

Pour éviter la propagation de la fièvre, la France a mis en place un dispositif de surveillance sanitaire et des zones réglementaires. Une zone de protection, où les mouvements de ruminants ne sont autorisés que dans un périmètre de 100 kilomètres autour du foyer. Les zones concernées sont le département des Ardennes et des arrondissements dans l'Aisne, la Marne, le Nord. Et une zone de surveillance, où les mouvements ne sont autorisés que dans un périmètre de 150 kilomètres autour du foyer. Les zones concernées sont dans l'Aisne, la Marne, la Meurthe-et-Moselle, la Meuse, la Moselle, le Nord, l'Oise, le Pas-de-Calais, la Seine et Marne, la Somme.

Apports en baisse

Sur les marchés aux bestiaux, l'activité est déjà perturbée. Mardi au Cateau-Cambrésis (Nord), seuls 5 petits veaux croisés étaient présents. Le lendemain, Valenciennes a accueilli une soixantaine de gros bovins de boucherie, contre 150 à 200 habituellement. Rethel (Ardennes) et Arras (Pas-de-Calais) risquent d'être pénalisés.

« Les ventes d'animaux de boucherie ne devraient pas trop souffrir à l'intérieur des zones réglementées, estime-t-on à la Fédération des marchés de bétail vif. Là où il y a problème, c'est pour les animaux d'élevage. A Rethel, les négociants partant du Centre de la France ne seront pas tentés de faire le déplacement.»

La FMBV souligne que les foirails resteront ouverts. Un affichage de la réglementation, des annonces micro ont lieu sur place, pour informer les opérateurs sur le dispositif sanitaire. « Le commerce du bétail dans les zones réglementées peut fonctionner, insiste Gilles Rousseau, président de la FMBV. Ce n'est pas comme avec la fièvre aphteuse. La fièvre catarrhale ne se transmet pas par contact entre animaux.» Par ailleurs, les marchés sont très au point en matière de traçabilité. La lecture informatique des passeports permet de suivre les mouvements d'animaux.

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