La FGA-CFDT «pas optimiste pour les années à venir»
« Au premier semestre, on a perdu 5 700 emplois dans les industries agroalimentaires, selon les chiffres de l’Insee, soit -1 % par rapport à l’année précédente. Cela n’était pas arrivé depuis longtemps. Et nous ne sommes pas optimistes pour les années à venir » ; Hervé Garnier, secrétaire général de la fédération générale agroalimentaire CFDT, résume en ces termes la situation actuelle de l’emploi dans les IAA. Comme l’an dernier, l’inquiétude du syndicat -qui faisait hier son point presse annuel sur l’emploi- porte sur l’actualité sociale des grands groupes (Nestlé, Unilever, Danone) et la restructuration engagée dans le secteur laitier. Après Saint-Menet (Nescafé et Ricoré), Perrier, le groupe Nestlé cherche à céder sa laiterie de Challerange dans les Ardennes, spécialisée dans les poudres de lait, et le syndicat s’interroge sur l’identité d’un éventuel repreneur. Dans le cadre de la restructuration du géant suisse, la FGA-CFDT émet également quelques doutes quant à l’avenir réservé à l’usine Nestlé-chocolat de Dijon et à celle de Quimperlé, spécialisée dans le pet-food. Peu représentative dans le groupe Nestlé Water France, la FGA-CFDT dénonce par ailleurs le « manque d’intelligence » de la CGT dans ce conflit. Elle reproche au syndicat concurrent d’avoir attaqué les possibilités de départ en préretraite dont la contrepartie était de 300 embauches et d’avoir négligé le maintien des investissements annoncé par Nestlé.
Amora, Lu, Yoplait ? quel avenir ?
Pour Unilever dont la direction reste très discrète sur sa stratégie, les responsables syndicaux pressentent quelques mouvements prochains. « On attend le rapprochement des sièges d’Unilever et de Bestfood. On s’interroge aussi sur l’avenir d’Amora, qui plombe les résultats du groupe, et l’activité déshydratée de Knorr, en perte de vitesse», s’inquiète Hervé Garnier. Selon lui, quelques petites lignes de fabrication auraient déjà été fermées dans une des 2 usines Knorr au sud de Strasbourg. Concernant le groupe Danone, le syndicat indique avoir de bonnes raisons de penser que la restructuration de Lu France n’est pas finie. Les activités RHD et panification seraient notamment sur la touche. En dehors de ces grands groupes, d’après la FGA-CFDT, le secteur laitier serait celui qui se restructure le plus. Le syndicat estime que 100 emplois seraient menacés par la réorganisation de 3A et de Sodiaal. « Trois fromageries de Sodiaal devraient être fermées et l’activité rapatriée vers les fromageries occitanes », ajoute Christian Claude, secrétaire national en charge de la branche laitière. Les fromageries Bel de leur côté seraient sur le point de fermer une usine en Mayenne, employant 150 salariés. Et les restructurations ne devraient pas s’arrêter là dans les produits laitiers où notamment les marques Yoplait et Mamie Nova ont du mal à faire leur place à côté des géants. « Sur les produits laitiers frais, il y a une marque de trop », a coutume de dire la FGA-CFDT. Les autres secteurs de l’agroalimentaire ne sont pas épargnés. Le syndicat déplore par exemple la suppression de 137 emplois avec la fermeture de la conserverie de Châtellerault et la suppression de 400 emplois dans les caves, chez France Champignons.