La FCD veut faire annuler la taxe poisson
«Nous demandons aux pouvoirs publics d’arrêter d’avoir des discours discordants : faire tout sur le pouvoir d’achat et dans le même temps développer des taxes », a hier déclaré Jérôme Bédier, président de la fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), lors de la présentation de ses vœux à la presse. La mise en place de la taxe poisson de 2 % au niveau de la distribution a déclenché la colère de la grande distribution. « C’est un avatar de la taxe d’équarrissage. Et nous irons à Bruxelles pour obtenir son annulation », a annoncé le président de la FCD. Concrètement une plainte devrait être déposée dans le mois qui vient. La distribution devrait défendre l’argument selon lequel cette taxe constitue une aide contraire au droit communautaire et qu’elle est « inéquitable du point de vue du consommateur » -la taxe étant imposée à la distribution mais non à la restauration-.
La FCD craint que cette taxe n’en appelle d’autres « apparemment justifiées par la protection de l’environnement ». Les caisses de l’État étant vides, « le concours Lépine des taxes est ouvert », lance Jérôme Bédier. Autre effet : « la tentation est grande de faire financer des choses par les interprofessions agricoles par exemple », ajoute-t-il.
Les interprofessions en ligne de mire
A ce propos, la distribution s’inquiète du mémorandum « pour favoriser une organisation des filières agroalimentaires dans l’intérêt des agriculteurs et des consommateurs », présenté le 16 janvier en Conseil des ministres. Ce mémorandum qui va être transmis à la Commission européenne « propose d’adapter le droit communautaire pour doter l’organisation collective des filières agroalimentaires d’instruments juridiques et financiers leur permettant de sécuriser les débouchés pour les agriculteurs, tout en garantissant aux consommateurs l’accès à des produits de qualité à des prix raisonnables », selon le communiqué de l’Élysée. « Pour nous, agir directement sur le marché est incompatible avec le rôle d’une interprofession », prévient Jérôme Bédier, laissant entendre que la FCD se retirerait des interprofessions si elles devenaient des outils de gestion de marché. Un colloque sera organisé au printemps sur le sujet avec les responsables agricoles.