La distribution internationale en quête de standards
Plus de 400 représentants de la distribution et de l’industrie agroalimentaire mondiale se sont réunis à Paris la semaine dernière pour la nouvelle édition de la conférence internationale Sécurité alimentaire organisée par le CIES-Forum du commerce alimentaire, puissante organisation internationale indépendante du secteur des IAA http://www.ciesnet.com. Le programme proposé était particulièrement riche mais, des débats, on aura surtout retenu l’urgence exprimée par les intervenants pour renforcer les partenariats autours de la sécurité alimentaire.
Sean Summers, pdg du distributeur sud-africain Pick’n’Pay, a résumé dans son intervention la préoccupation principale des participants: « En Afrique du Sud, comme en Europe et aux Etats-Unis, il y a eu un manque de coopération avec les autorités publiques, laissant les filières prendre en charge les standards, a-t-il précisé. Or, il faut un siècle pour bâtir une réputation et seulement une seconde pour la perdre. » Le responsable sait de quoi il parle : son entreprise a été victime en 2003 d’un chantage alimentaire. « Nous sommes les gardiens du temple. C’est pourquoi la sécurité alimentaire est une priorité absolue. Il faut prendre ses responsabilité et pas seulement blâmer les politiques », a-t-il conclu.
Un avis partie partagé par Hans Jöhr, responsable Agriculture chez Nestlé : « la sécurité alimentaire est la partie non négociable de la chaîne de qualité. » Mais, les demandes des consommateurs sont multiples – valeurs personnelles, commerce équitable, environnement – et demandent une approche collaborative : « dans le domaine social, nous ne pouvons répéter la prolifération de standards comme nous l’avons connue dans l’alimentaire. Pour progresser, nous avons besoin d’alliances stratégiques, alors dialoguons !», a-t-il martelé.
17 nouveaux laboratoires de référence
La responsable de la DG SANCO, Paola Testori-Coggi était conviée aux débats. Elle s’est lancée dans un plaidoyer pour le système européen de sécurité alimentaire : « Nous pouvons en être fier. Il importe que les produits entrant dans l’Union soient au même niveau de qualité que ceux produits ici. Et nous devons trouver les conditions permettant à nos produits aussi d’être compétitifs. » Développant les différents outils mis en place (loi alimentaire générale, paquet hygiène...), elle a annoncé le renforcement du réseau de laboratoires d’analyses référencés UE : aux 23 déjà labellisés, vont s’en ajouter 17, dont deux dédiés à la filière animale.
Pareillement, l’Union investit dans la formation des pays tiers : les sommes sont encore modestes (7 millions € cette année) mais concernent les contrôles vétérinaires, le bien-être animal, et surtout la grippe aviaire, pour un tiers des sommes. Enfin, les premières concrétisations du Livre Vert sur la nutrition devraient voir jour fin 2006, Mme Testori-Coggi définissant l’obésité comme « une nouvelle pandémie ». A une question sur le système d’alerte rapide, la DG SANCO a rappelé que « le Parlement avait demandé une dissémination large des informations auprès du public. Et c’est là que les problèmes peuvent commencer. Mais, les citoyens européens ont droit à la transparence et pour cela, il y a un prix à payer. »