La distribution fourbit ses armes avant la réunion sur les marges
«Nous n’acceptons pas qu’on utilise le terme de mafieux quand on parle de notre secteur », a prévenu Jérôme Bédier ce matin en préambule à la réunion sur les marges du 17 mai à l’Elysée. « Les industriels nous attaquent car ils ont un objectif : détricoter la LME. On le voit à travers les amendements déposés par l’Ania à la commission économique du Sénat », a ajouté le président de la FCD. Or selon lui, les gagnants du match distributeurs-industriels ne sont pas toujours ceux que l’on croit. « La situation des industriels s’est améliorée depuis 2000 (passant de 8,6% à 12,9% en 2009 en marge EBIT). Pour les distributeurs, les résultats se sont accrus jusqu’en 2004. Depuis les accords Sarkozy, on constate une décrue régulière (3,7% de marge EBIT en 2009 contre 4,4% en 2004 et 3,5% en 2000) », a-t-il déclaré, se référant à une étude Casa & Associés auprès de 5 distributeurs et 9 groupes (parmi lesquels Bonduelle, Bongrain, Danone, Bel, Fleury Michon). L’agriculture ? « Honnêtement depuis les années 80, la baisse de compétitivité de la production française est patente », a ajouté M.Bédier. Se disant prêt à discuter d’un accord de modération de marges en temps de crise, il a toutefois souligné « qu’une réglementation sur les commerçants» ne pourrait remplacer « la régulation au niveau européen ».