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La dinde manque un peu de production

L’été risque d’être chaud pour l’industrie de la dinde, dont les éleveurs attendent un geste.

Suite à un coup de frein un peu brutal pendant la crise de la grippe aviaire, l’offre de viande de dinde risque de laisser les distributeurs sur leur faim cet été. Les industriels ont quasiment épuisé leurs stocks et travaillent à flux tendu. À la fin avril, ils n’avaient plus que deux semaines de production devant eux et ne parvenaient pas toujours à satisfaire les commandes.

La production peine à reprendre sa vitesse de croisière. Première raison donnée par l’interprofession de la dinde (Cidef), le nombre de reproducteurs, qui sont moins nombreux à fournir l’industrie en dindonneaux parce que leurs mises en place ont été réduites l’an dernier. Seconde raison : des mètres carrés de production manquent « puisque certains éleveurs arrivent à l’âge de la retraite ou ont arrêté leur activité faute de marges suffisantes », lit-on dans le dernier bulletin Interdinde (daté du 28 mai). Cette seconde explication est la plus profonde. Les éleveurs en ont « ras-le-bol », admet le délégué général.

Perte de productivité

Depuis l’interdiction des farines animales, l’élevage de dinde a perdu en productivité et la réglementation sanitaire l’a rendu plus pénible. Cette espèce a vu sa performance chuter de 15 %, selon le Cidef. Ajoutés à cela, les retards d’enlèvement en 2006 en ont dégoûté plus d’un. Si les résultats techniques s’améliorent sensiblement, la confiance en amont n’est pas revenue, loin s’en faut.

La dinde concentre le mécontentement des éleveurs alors que les ventes, comme celles de toutes volailles redémarrent. Selon une approche économique du Cravi des Pays de la Loire, il manque 60 euros par tonne vif de dinde pour dégager un excédent brut d’exploitation suffisant (28 euros/t en poulet standard dont le cycle de production est plus rapide).

Les Jeunes Agriculteurs réclament d’urgence une revalorisation des contrats et une politique qui permettrait le renouvellement des générations d’éleveurs. Sur le court terme, ils pressent LDC de « montrer la voie ». Les apporteurs, reçus séparément par le groupe, auraient refusé les hausses proposées et le syndicat menace d’une « action syndicale ». Pour le long terme, les JA suggèrent des politiques d’encouragement à l’installation des jeunes dans la volaille de chair, comme cela existe dans le lapin, le canard à gaver ou l’élevage bovin allaitant. Le Cidef constate que la filière est à un tournant. Elle doit parvenir à la constance. Dans cette perspective, l’interprofession envisage de cibler les profils d’exploitations agricoles du Grand-Ouest susceptibles de reprendre le flambeau.

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