«La différence n’est pas flagrante»
Mercredi 1er septembre, dans tous les hypermarchés et supermarchés de France, les chefs de rayon s’activent pour modifier les dernières étiquettes des produits touchés par « les baisses Sarko ». Les clients, eux, n’ont qu’une idée en tête : la rentrée. « Une baisse de prix sur les grandes marques ? Non, je ne savais pas », reconnaît une cliente à Auchan-porte de Bagnolet, concentrée sur le matériel scolaire. « Mon caddie ? Une différence de prix ? Non, absolument pas. Je dépense toujours le même budget pour la rentrée et depuis la hausse de l’euro je n’ai constaté aucune évolution. J’ai bien vu les affiches « moins cher pour toute l’année » mais ma carte bleue pas », témoigne une autre à la sortie des caisses. Une cliente, plus experte, a bien remarqué que son café Jacques Vabre était passé du jour au lendemain de 4,67 à 3,61 euros, mais au final « la différence à la caisse est loin d’être flagrante».
Peu de différences dans les commentaires recueillis à Carrefour Auteuil surchargé d’affichettes « 3 pour 2 », « prix spéciale rentrée » ou « promos exclusives ». « Il y a tellement d’étiquettes, c’est complètement confus», se plaint Irène, 49 ans, qui dit n’acheter de toutes façons « que ce dont elle a besoin et toujours la même chose ».
Un peu plus loin chez Leclerc Levallois, aux portes nord de Paris, la stratégie est radicalement opposée : les réductions ont été directement intégrées à de nouvelles étiquettes prix, sans référence à une opération spéciale. « Mais les gens s’aperçoivent des baisses : le paquet de 12 yaourts Danone est passé sous les 2 euros, à 1,93 contre 2,29 euros, et je n’en ai déjà plus. Avant j’en commandais tous les deux jours, maintenant tous les jours », assure un chef de rayon.
Au Monoprix du boulevard Sébastopol, l’option choisie est la même, seules quelques étiquettes rouges signalent les baisses. « Rendez-vous compte ! la bouteille de whisky Ballantines est désormais à 12,98 Eur alors qu’elle était à 16,12 et puis les couches Pampers qui sont si ruineuses mais tellement nécessaires sont aussi soldées pour l’année !» nous fait remarquer un client. Enfin un consommateur heureux.