La détente n’est pas pour demain
Le rapport attendu de l’USDA a revu à la baisse les prévisions de production mondiale de maïs et entraîné une hausse immédiate du maïs puis, par ricochet, du blé, avant de se relâcher en fin de semaine dernière.
Période du 14 au 19 janvier. Deux évènements attendus, pour ne pas dire guettés, ont marqué l’actualité céréalière la semaine dernière : le rapport du département américain de l’Agriculture (USDA) et le conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer.
Le premier, consacré à l’offre et à la demande mondiales de céréales (et de soja, lire page voisine) s’est traduit par une légère baisse des prévisions de production mondiale de blé pour la campagne 2010-2011 à 645,82 millions de tonnes (Mt) contre 646,51 Mt le mois précédent et 682,7 Mt l’an dernier. Malgré ce repli de la production, le stock de report de blé progresse de 1,27 Mt à 178 Mt en raison d’un relèvement (+0,75 Mt dont + 0,3 pour l’Union européenne, à 197,43 Mt) du stock de départ.
La tension s’est un peu relâchée
La baisse de production est surtout imputable à l’Australie (-0,5 Mt à 25 Mt), et au Kazakhstan (-1,3 Mt à 9,7 Mt). Les productions sont marginalement relevées en Argentine (+0,5 Mt à 14 Mt), dans l’UE (+0,3 Mt à 136,53 Mt) et au Brésil (+0,4 Mt à 5,9 Mt). Elles sont inchangées aux États-Unis (60,1 Mt) et en Chine (114,5 Mt).
Le rapport était particulièrement surveillé concernant le maïs. L’USDA a revu à la baisse ses prévisions de production mondiale pour la campagne 2010-2011 à 816 Mt contre 820,7 Mt le mois dernier et 812,40 Mt en 2009. Ce repli s’explique par la révision à la baisse aux États-Unis (-2,4 Mt à 316,17 Mt) et en Argentine (-1,5 Mt à 23,5 Mt).
Le stock final mondial recule de 3 Mt à 127 Mt. Le stock final de maïs à la fin de la campagne aux États-Unis, premier pays producteur et exportateur mondial, recule à 18,92 Mt contre 21,14 Mt prévues le mois dernier, 43,4 Mt fin 2009 et 42,50 Mt fin 2008. Ce rapport a eu un effet haussier immédiat sur le maïs et, par ricochet, sur le blé, sur les marchés à terme. Mais la tension s’est un peu relâchée, en fin de semaine dernière.
FranceAgriMer recommande d’acheter
Quant au conseil de FranceAgriMer nous avons donné l’essentiel de ses nouveaux bilans prévisionnels dans notre dernière chronique avec, notamment, le relèvement des prévisions d’exportation de blé vers les pays tiers à 11,8 Mt, ce qui n’est pas utopique ; Bruxelles a délivré la semaine dernière un chiffre impressionnant de certificats d’exportation de blé, 675 000 t dont 537 000 t pour la France, et les embarquements dans les ports français atteignaient fin décembre 7,06 Mt contre 4,4 l’an dernier à la même date.
Le corollaire de ce boom à l’export, c’est une nouvelle baisse du stock de report sous la barre des 2 Mt. Pourtant, FranceAgriMer se veut rassurant quant aux disponibilités, mais ne cache pas le risque d’une accentuation de la tension des prix dans les derniers mois de la campagne et recommande aux utilisateurs d’acheter (voir les dernières évolutions ci-contre).