La désillusion continue sur la TVA à 5,5%
Dévolues aux discussions d'ordre économique, les rencontres franco-allemandes et européennes prévues cette semaine ne devraient pas apporter d'éclairage nouveau sur la TVA à 5,5%, au grand dam des restaurateurs. Tant réclamé par la profession, ce taux réduit se heurte au blocage de l'Allemagne qui rend impossible la nécessaire unanimité des états membres sur le dossier.
Décidé à augmenter le taux normal de trois points (à 19%) en 2007, notre voisin ne tient pas à aller à contre-courant de ses intentions en accordant ce qui ressemble à une dérogation aux restaurateurs. Accueillie hier sous les ors de la République par le président Chirac, la chancelière Angela Merkel ne semblait pas prête à céder un pouce de terrain dans ce domaine, ni à ouvrir « la boîte de Pandore ».
Le ministre des Finances allemand Peer Steinbrück a bien promis qu'il présenterait « un compromis lors de la prochaine session de l'Ecofin», qui se tient aujourd'hui. Cette annonce a de quoi retenir l'attention de son homologue Français Thierry Breton, mais l'impact de cette déclaration de bonnes intentions reste à relativiser. Car le coup le plus rude porté à la TVA est venu dans la foulée, en provenance d'Autriche.
Actuellement à la présidence de l'UE, Vienne a annoncé vendredi la non-inscription du volet « restauration » au programme de l'Ecofin (conseil des ministres européens des finances). De quoi doucher l'entousiasme des restaurateurs (pour ceux qui en ont toujours). La présidence a motivé sa décision en estimant que « les précédentes discussions ont montré l'impossibilité de parvenir à une solution» en raison des «fortes objections d'un certain nombre de délégations». L'horizon d'une TVA réduite s'éloigne encore un peu plus pour la restauration, malgré tous les efforts entrepris et les promesses du candidat Chirac faites en 2002.
Même la chansonnette entonnée lors du 53e congrès de l'Umih au mois de décembre n'aura pas réussi à faire pencher la balance dans le bon sens. « Petit papa Chirac, quand tu descendras de Bruxelles, avec le taux de TVA, on s'en souviendra. Il nous tarde tant que le jour se lève, pour voir ce que tu nous a apporté, cette TVA que l'on voit en rêve, et que l'on t'a commandée... »