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SOMMET MONDIAL DE LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DU LAIT
La demande des pays émergents au coeur des stratégies de développement

Le Sommet de la FIL qui s'est tenu du 4 au 8 novembre au Cap en Afrique du Sud a fait le point sur les thématiques majeures qui conditionnent l'avenir du secteur laitier mondial.

Le Sommet de la FIL est l'occasion de faire le point à travers de nombreux échanges et points de vue, sur la situation laitière mondiale et évaluer les évolutions à venir sur des thèmes aussi variés que la production laitière mondiale, l'économie, la nutrition, la santé animale, l'hygiène, les méthodes d'analyses, etc. Cette année encore, l'ouverture du Sommet qui s'est tenu au Cap en Afrique du Sud du 4 au 8 novembre, a été marquée par le Forum des leaders mondiaux.

Cees't Hart, directeur de Royal FrieslandCampina, partage l'analyse de la Rabobank qui prévoit une intensification de la bataille pour les produits de commodités. « L'enjeu n'est pas tant la sécurité alimentaire que l'apport nutritionnel global », a-t-il souligné. Une vision qui fait l'unanimité chez les intervenants issus des différents continents. Cependant, des variations existent d'une région à l'autre. Nicole Shadolt, directrice de Fonterra, a rappelé que la demande mondiale augmente chaque année de l'équivalent de la production annuelle de la Nouvelle-Zélande. Elle estime qu'il faut créer le choix et exporter des produits qui viendront compléter les fabrications locales. « La perspective est de combler les besoins nutritionnels des différentes populations », a précisé Nicole Shadolt.

DANS LES PAYS ÉMERGENTS

Louise Cooke, directrice de Parmalat Afrique du Sud, deuxième intervenant sur ce marché derrière Clover, a indiqué que la demande des pays émergents sera trois fois plus importante que partout ailleurs dans le monde. « Les pays africains commencent à investir dans les infrastructures. La production dépend de nombreux petits producteurs », contrairement au schéma sud-africain avec ses fermes de plus de 200 vaches. « Il faut repenser le business d'une façon plus harmonieuse. Les différents maillons de la filière doivent mieux travailler ensemble pour plus d'efficience économique, sociale et sociétale », a-t-elle souligné.

Des petits producteurs, c'est également le cas en Inde. « Le gouvernement, avec l'aide de la Banque mondiale, a élaboré un plan sur 15 ans pour développer le secteur laitier. La première phase qui court sur 6 ans devrait faire passer la production de 125 millions de tonnes à 200 millions de tonnes, dont 60 % devraient être collectés », a expliqué Deepak Tikku, président de NDDB dairy services. Pour y parvenir, le gouvernement indien vise l'amélioration du potentiel génétique des vaches et de la valeur nutritive de l'alimentation animale, la multiplication des points de collecte, la formation des villageois...

AUX ÉTATS-UNIS

Le schéma diffère complètement aux États-Unis : 50 % de la production laitière est le fait de fermes de plus de 1 000 vaches. « Désormais, 14 % de notre production sont exportés et nos produits totalisent 17 % des échanges mondiaux de produits laitiers », a précisé Jay Waldvogel de Dairy Farmers of America. Les États-Unis qui comptent profiter pleinement de cette manne qu'est la demande mondiale, ont réorganisé leur structure laitière. Jay Waldvogel s'interroge sur la durabilité de ces mega-exploitations de l'Ouest américain qui - et c'est là toute l'ambiguïté - peuvent demain nourrir le monde. « Le modèle de production durable de lait reste à trouver. Il exige de nouveaux fermiers et de nouveaux 'business model' sinon un prix du lait bien plus élevé. Or, jusqu'ici, l'augmentation de la consommation de produits laitiers est le résultat de prix plutôt bas. »

Une équation complexe d'autant plus que l'âge moyen des producteurs de lait dans le monde ne cesse d'augmenter. Un sujet de préoccupation majeur pour l'avenir du lait dépendant de l'attractivité du métier pour de jeunes producteurs. Nestlé répond pour sa part à la durabilité en travaillant sur le stress hydrique et propose son approche « zer-eau ». « La première réalisation se fera au Mexique l'année prochaine », a révélé Thierry Philardeau, senior vice-président de Dairy Strategic Business Unit Nestec Ltd. Sept autres sites en construction dans le monde devront fonctionner en autonomie d'eau dans le cadre de ce programme qui vise à utiliser l'eau contenue dans le lait notamment.

RICHESSE NUTRITIONNELLE

Pour Cess's Hart, le point clé pour le secteur est la richesse nutritionnelle du lait et des produits laitiers. « Créons mondialement une vision et une valeur partagées autour du lait comme d'autres l'ont déjà fait », a-t-il conclu. Pour le Coca par exemple !

Les challenges majeurs de la FIL en 2011-2012

Le Forum SWIFT qui a pour objectif d'informer les membres et les partenaires de la FIL sur l'avancement des travaux dans les domaines clés pour le secteur laitier mondial a rendu compte des travaux des groupes de travail sur trois thématiques.

o Microbiologie - La FIL a publié en 2000 ses travaux sur les STEC O157: H7. Mais face à l'évolution des méthodes de détection et aux enjeux de santé publique, il a été décidé de continuer à s'intéresser aux Stec en général et à se focaliser en particulier sur les sérotypes non O157: H7. En 2011, une monographie faisant le point sur les connaissances scientifiques a été finalisée. Elle est en cours de publication dans l'International Journal in Food microbiologie. « L'objectif est d'expliquer que les ruminants sont des porteurs sains et que potentiellement, on peut trouver des Stec dans les produits laitiers. Mais qu'en revanche, très peu de souches sont pathogènes », explique Choreh Farrokh du Cniel, viceprésidente du comité microbiologie et hygiène de la FIL. Un consensus reste donc à trouver sur la définition exacte des souches Stec pathogènes. La FIL encourage la communauté scientifique à poursuivre ses travaux sur le mécanisme de pathogénicité des Stec.

o Développement durable et environnement - Une question complexe avec trois volets : impact climatique, empreinte eau et biodiversité. Le guide Carbon Footprint est en révision pour intégrer les nouvelles approches qui ont vu le jour depuis sa publication en 2010. La nouvelle version sera présentée au Sommet 2013 de la FIL au Japon. Les travaux se poursuivent sur l'empreinte eau avec un accent porté sur le management des exploitations. La biodiversité est abordée sous les angles santé et nutrition (lire pages 32-33).

o Sel- Au Sommet 2010 de la FIL en Nouvelle-Zélande il a été décidé de faire le point sur le sel dans les fromages, face aux réglementations qui se mettent en place çà et là. L'action a démarré en janvier 2011. Elle rassemble 30 pays. Objectif: faire une monographie sur le rôle du sel dans le fromage en prenant en compte les aspects microbiologiques, physico-chimiques, texture, saveur, etc. Le document est en phase de finalisation. Il sera disponible dès janvier 2013

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