La croissance de Sodexho annulée par les effets de change
Pas de chance… Malgré des revenus en progression de 4,1 % à périmètre et taux de change constants conformes aux prévisions, le groupe de restauration collective a subi de plein fouet les effets négatifs des taux de change. Lors de la présentation des résultats de l’exercice 2003-2004, le groupe présidé par Pierre Bellon, très présent en Amérique du Nord (près de la moitié de son CA), a en effet annoncé le recul de son chiffre d’affaires de 1,6 % sur un an à 11,5 Mds Eur. La quasi-totalité de cette chute, imputable aux effets de conversion estimés à 5,8 %, démontre la relative fragilité des résultats face au dollar. La situation est donc paradoxale, puisque sur l’exercice écoulé Sodexho a connu une hausse de la croissance organique, qui a atteint 4 % dans la division Restauration et Services dont 2,9 % en Entreprises et Administrations, 6,7 % en Éducation et 3,4 % en Santé. Géographiquement parlant, la croissance interne s’est élevée à +3,7 % en Amérique du Nord, +4,7 % en Europe Continentale, +17,7 % dans le reste du Monde, seules l’Angleterre et l’Irlande perdant -5,6 %. Elle s’est également établie à +6,6 % dans les chèques et cartes de service. Malgré un résultat final en demi-teinte, le président Pierre Bellon a fait part de la volonté du groupe « d’accélérer la croissance interne de [son] chiffre d’affaires et de [ses] résultats». Le Conseil d’administration de Sodexho table pour l’exercice 2004-2005 sur une « poursuite de la croissance interne du chiffre d’affaires à un rythme équivalent à celui de l’exercice 2003-2004 « ainsi que sur une « progression du résultat d’exploitation, hors effets de conversion des devises, de l’ordre de 5 % ». Suite à l’annonce de ces résultats, la banque Morgan Stanley a conservé sa recommandation sur le groupe de restauration collective à « pondération égale » mais en révisant toutefois l’objectif de cours à la baisse, de 23,5 à 21,8 euros. Ces derniers jours, Pierre Bellon, accompagnant le chef de l’État en Chine, est parti à la chasse aux contrats dans le pays où son groupe réalise 70 millions d’euros de chiffre d’affaires.