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La crise va-t-elle mettre à mal la génétique aviaire française ?

Le secteur déjà très structuré de la création de souches avicoles craint que la crise de la grippe aviaire ne fasse perdre à la France un capital représentant le quart de la génétique mondiale.

Il y a péril en la demeure pour les 14 sélectionneurs français de poulets, dindes, pintades et autres espèces avicoles. La génétique aviaire est menacée par la réduction de voilure de l'élevage français ainsi que par les embargos sanitaires des pays importateurs de lignées parentales (troupeaux reproducteurs). Positionnées en amont des filières, les sélectionneurs Sasso (poulet label rouge), Hubbard (poulet standard) ou Galor (pintade) sont les « gardiens du patrimoine avicole français», fait valoir Roland Bernigaud, président du Sysaaf (syndicat des sélectionneurs avicoles et aquacoles français), dirigeant du centre de sélection des volailles de Bresse. Cet argument, il l'a fait passer la semaine passée aux conseillers du Premier ministre et du ministre de l'Agriculture, dans l'espoir d'un soutien gouvernemental. Les sélectionneurs ne peuvent prétendre en effet qu'à une toute petite part de l'enveloppe destinée à verser l'aide plafonnée (150 000 euros sur 3 ans) qu'un État membre peut verser aux entreprises sans l'aval de Bruxelles.

Quant au volet de l'exportation, les fleurons que sont Grimaud-Hubbard (poulet de chair) et Isa (poules pondeuses) n'ont « qu'un espoir » de reprise tenant aux démarches diplomatiques en cours.

L’espoir algérien

En fait, les difficultés de ces entreprises, qui réalisent 85 % de leurs ventes à l'export, remontent à l'été dernier, quand des foyers de maladie de Newcastle se sont déclarés dans le Grand Ouest et le Nord. L'arrivée de la psychose de la grippe aviaire n'a fait que multiplier les embargos sanitaires ou les blocages de certificats d'importation pour les poussins d'un jour originaires de France. Si les mesures de surveillances mises en place pour l'unique cas d'influenza ont pu être levées, la France ne reprendra son statut de pays indemne qu'en juin. Par ailleurs, le virus continue de circuler au sein de la faune sauvage.

Les sélectionneurs placent leurs espoirs dans l'acceptation par l'Algérie, un marché d'une dizaine de millions d'euros, du concept de « régionalisation » qu'elle applique déjà à la maladie de Newcastle. Les discussions techniques vont s'engager en ce sens, apprend-on de source ministérielle. Le Maghreb (près de 25 MEUR/an au total) pourrait suivre dans la foulée. Cependant, la récupération du marché mondial dépend de l'impact de la grippe aviaire dans chaque pays.

En attendant, la sélection avicole perd 6 à 7 millions d'euros par mois pour un chiffre d’affaires cumulé de 100 millions d’euros par an. C'est un quart de la génétique aviaire mondiale qui est menacé. Comme ce secteur est déjà très concentré et compartimenté par filières, ses opérateurs s'en remettent au bon sens gouvernemental.

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