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La crise avicole fait chuter les chargements à Brest

Le port de Brest apprend à vivre avec nettement moins de poulets. Depuis le début de la crise, la première place portuaire d'exportation européenne de poulets congelés a perdu au moins un tiers de ses volumes. Selon le directeur des équipements à la chambre de commerce et d'industrie de Brest, Jean-Luc Peltier, le port a perdu « 33 % de poulets congelés». Le port de la Cité du Ponant exporte en temps normal 200 000 tonnes de poulets congelés par an.

A entendre l'Union Armoricaine de Transport (UAT), principale société de service manutentionnaire, la chute du trafic atteint plutôt 50 %. « Alors que nous traitons par semaine 400 containers frigos remplis de poulets congelés, le trafic tourne actuellement (mi-mars NDLR) à moins de 200 boîtes», explique Erwann Le Chat, responsable de manutention. Depuis l'apparition du premier cas dans un élevage de l'Ain, une quarantaine de pays ont mis les volailles françaises sous embargo. Selon la porte-parole d'Unicopa dont la société Tilly-Sabco travaille uniquement dans l'exportation de poulets congelés, ces marchés représentent « 60 % de nos débouchés et dans des pays toujours acheteurs, comme l'Arabie Saoudite, la consommation de volaille a chuté de 30 à 50 %». La porte-parole d'Unicopa précise que le plan de charges de Tilly-Sabco a été réduit de manière à ne traiter que 2 000 tonnes de poulets par mois au lieu de 5 000 t. Le principal utilisateur du port de Brest, Doux, souffre de la même manière et des mesures de chômage partiel ont été décidées dans les deux entreprises pour les prochains mois. Cet effondrement de l'activité en poulet congelé n'a pas encore de réelles conséquences sociales. « Les manutentionnaires ont juste moins d'heures de travail», résume M.Le Chat. Jean-Luc Peltier, directeur des équipements portuaires, ajoute que « l'équilibre du port de commerce se fait au travers de l'ensemble de ses trafics ».

Cependant, si la situation venait à perdurer au-delà de juin, le port devrait prendre des mesures. Jean-Luc Peltier ne précise pas lesquelles. Maersk, seul opérateur en containers du port de Brest continuera de venir les chercher « même s'il n'en reste plus que 50, estime Erwann le Chat. En dessous, c'est moins sûr ».

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