La Cour des Comptes n’est pas tendre avec l’agriculture
Le rapport annuel de la Cour des Comptes présenté hier a écorché le monde agricole et notamment les interprofessions. La Cour a ainsi estimé que la baisse des taux d’intérêts a réduit l’avantage des prêts bonifiés aux agriculteurs, synonymes de procédures « lourdes, difficilement contrôlables et finalement coûteuses pour les finances de l’État ». Les aides versées par l’Onilait et l’Ofival ont également été épluchées par la rue Cambon qui juge « hautement souhaitable de procéder à l’évaluation de l’efficacité et à la mise en cohérence de l’ensemble de ces dispositifs, les éleveurs recevant de multiples aides nationales visant souvent les mêmes objectifs ». Les contributions volontaires obligatoires, bien que qualifiées de « mécanisme bien adapté aux spécificités du monde agricole » ont fait réagir la Cour qui recommande à l’État de s’assurer de leur conformité avec le code rural et « d’évaluer le risque qu’il prend en ne les notifiant pas à la Commission dans l’attente de la décision de la Cour de justice européenne ». L’attaque est plus frontale en ce qui concerne leur fixation, la Cour recommandant à l’État « de prendre en compte la situation financière souvent aisée et parfois opulente des interprofessions avant d’approuver les taux de cotisation stipulés dans leurs accords, a fortiori avant de leur accorder des concours financiers ». On relèvera, au titre de l’anecdote, le dossier réservé à la Chambre d’agriculture de Corse, qui a déboursé à destination d’un centre agroalimentaire 530 000 euros pour des terrains et locaux, « acquis le jour même par le vendeur pour 380 000 euros ».