Aller au contenu principal

La Coopérative de Yenne mise sur la valorisation


> La coopérative laitière est installée au pied du sommet La Dent du chat (massif du Jura), qui donne son nom à la marque fromagère.
La coopérative de Savoie vient d'investir 2 millions d'euros dans l'agrandissement de son site pour anticiper l'évolution des ventes de raclette de Savoie sous indication géographique protégée et conforter sa production historique. Explications.

Deux millions d'euros, c'est le montant que vient d'investir la Coopérative laitière de Yenne en Savoie pour augmenter ses capacités de production et améliorer sa productivité. Un tiers du budget a été injecté dans la rénovation de l'atelier de préparation de commandes. Les deux tiers restants ont été dédiés à un agrandissement de 2 000 m2 de ses caves d'affinage. Une cave d'affinage de 3 000 places a été créée pour sa spécialité La Dent du chat. Il s'agit d'une pâte pressée de type gruyère, dont les meules pèsent 40 kg par pièce. « Cette nouvelle cave va nous permettre de réintégrer l'affinage long d'une partie de notre production. Jusqu'à maintenant nous confions nos meules à un maître affineur pour notre pro-duction de réserve (10 à 12 mois d'affinage, ndlr), mais la demande de nos clients en produits de réserve s'accélère. Nous avons souhaité réintégrer l'affinage long pour maîtriser complètement cette production », expose Vincent Boisset, directeur général de la coopérative.

Réintégrer l'affinage long

Une seconde cave de 4000 places a également été créée pour la raclette de Savoie IGP. Pour gagner en productivité et améliorer les conditions de travail des salariés, les soins apportés à chaque meule ont été entièrement automatisés. C'est un robot qui vient retourner et frotter les fromages en fonction d'un programme établi par le maître fromager. Jusqu'à présent, la production de raclette était mino-ritaire dans l'atelier (5 % des volumes), toutefois, la validation de l'IGP pour la raclette de Savoie par l'Inao, en décembre dernier, devrait fortement augmenter la production. La Coopérative de Yenne ne produit que de la raclette de Savoie IGP bio.

Rénovation de l'atelier de râpés

La coopérative n'en a pas fini avec les projets industriels. Elle prévoit d'investir cette année 100 000 euros dans un système de récupérateur de chaleur des groupes froid pour chauffer son eau de process. Et 200 000 euros seront également consacrés à la rénovation de l'atelier de produits râpés. La coopérative produit des sachets de 200 ou 400 grammes de mélange de fromages râpés pour fondue savoyarde, mais aussi du râpé pour les autres appellations fromagères de la région comme le beaufort. « Les sachets de fondue sont d'un franc succès auprès des consommateurs. Même s'il y a une forte saisonnalité en hiver, les ventes augmentent aussi durant les périodes touristiques de début de printemps ou d'été. Nous avons donc investi pour mettre notre outil à jour et garantir la qualité de nos produits », reprend Vincent Boisset. « Notre coopérative se porte bien. Notre ambition pour les années à venir est de poursuivre la valorisation du lait de nos éleveurs par des produits de qualité », conclut-il.

LA COOPÉRATIVE EN CHIFFRES CLÉS

Créée en 1962, la Coopérative de Yenne en Savoie transforme 20 millions de litres de lait par an, dont 15 % en bio. Elle collecte la majorité du lait (17 millions de litres) auprès de cinquante-trois fermes, toutes installées sur l'aire des IGP Tomme, Emmental et Raclette. Le complément est acheté auprès d'une autre coopérative locale. La production, commercialisée sous la marque La Dent du chat, se répartit entre Tomme de Savoie IGP et autres tommes, pâtes pressées cuites et raclettes. Jusqu'à l'année dernière, la coopérative valorisait ses coproduits en beurre et crème, mais l'atelier a été déplacé sur Savoie lactée, l'outil coopératif de valorisation des coproduits de l'Union des producteurs de Beaufort. La Coopérative de Yenne réalise un chiffre d'affaires de 18 millions d'euros pour une effectif de 45 personnes.

En 2014, le prix d'achat de lait de la coopérative aux éleveurs était 20 % plus élevé que le prix d'achat moyen par un industriel.

Les plus lus

petit veau dans sa niche
Prix des petits veaux : après une courte baisse cet été, la tension revient

Les prix des petits veaux se sont tassés au mois d’août, tout en restant à des niveaux inédits pour la période. Mais la baisse…

bateau porte conteneur
Viande bovine : pourquoi les exportations australiennes battent des records début 2025

La hausse de la production australienne de viande bovine rencontre une demande mondiale particulièrement dynamique. Résultat,…

Le poulet label Rouge Rungis
Poulet Label Rouge : « On a vraiment un problème de répartition de valeur »

Après plusieurs années de recul, l’horizon s’éclaircit pour les ventes de poulets entiers Label Rouge en grande distribution.…

Volaille : où l’Ukraine dirige-t-elle ses exportations en 2025 ?

En 2025 et 2026, la production de volailles en Ukraine devrait croître lentement, tout comme les exportations, selon les…

les drapeaux de l'UE et du Mercosur côte à côte
Accord UE-Mercosur : qui se réjouit, qui se méfie, qui conteste ?

Alors que la Commission a donné le feu vert au processus de ratification au traité entre l’Union européenne et le Mercosur,…

viande de porc dans un abattoir russe. agroalimentaire.
Porc : en Chine, la Russie profite de la guerre commerciale

Depuis qu’elle a reçu l’agrément de Pékin, la Russie exporte activement viandes et abats de porc vers la Chine. Le pays…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio