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La coopération face au défi de la compétitivité

Une table ronde du Pôle Animal a débattu de cet « enjeu vital ». Au-delà de la réduction des coûts, la compétitivité dépend aussi de l'innovation.

Sans compétitivité, point de salut. Les coopératives ont lancé leur 1 er congrès avec cette idée. Une table ronde du Pôle Animal de Coop de France en a débattu mercredi. Patrice Gollier, DG d’InVivo, a expliqué pourquoi l’alimentation animale constitue un levier de compétitivité. Le secteur ne doit pas lésiner sur les budgets de R & D. Il doit pour cela accélérer son internationalisation et « aller chercher de la valeur dans les pays émergents ». Les champs à explorer sont ceux des additifs, des vecteurs d’incorporation des nutriments, de l’adaptation des variétés semencières à l’alimentation animale, mais aussi des nanotechnologies (ces technologies moléculaires sont à l’alimentation animale ce qu’est la science des virus appliquée à la protection végétale). L’alimentation animale sert aussi d’amortisseur aux fluctuations des matières premières. En matière de gestion des risques, Patrice Gollier a jugé que les univers des acheteurs (fabricants) et des vendeurs (collecte du grain) devaient mieux communiquer, pour au moins partager les compétences.

Michel Boucly, directeur Engagements et Développement de Sofiprotéol, a déploré que la France cherche systématiquement à être « la bonne élève ». Elle s’impose des contraintes supplémentaires tout au long de la chaîne alimentaire, en partant des traitements des cultures. Si les cultures ne sont pas assez productives, les filières animales sont perdantes. Car elles font face à des importations dans lesquelles l’alimentation animale est « blanchie ». Il faut faire en sorte que les décideurs français touchent du doigt l’incohérence du consommateur, généralement disposé à fermer les yeux sur le mode de production quand le prix est attractif.

Communiquer sur ses points forts

Jean-Yves Ménard, président du groupe Gastronome, a jugé le marché de la volaille toujours porteur. La consommation va continuer à se développer à travers le monde et aussi, sans doute, en Europe. Les opérateurs français doivent rester les coudes serrés et défendre ensemble le marché de la volaille fraîche de proximité. Pour résister aux importations, mieux vaut communiquer sur ce qu’on fait bien plutôt que d’expliquer ce que les autres ne font pas bien.

De son côté, le président d’Inaporc Guillaume Roué a souligné l’intérêt des entreprises pour les produits élaborés, générateurs de marge. « Le problème, c’est que dès qu’on a un coup d’avance, le client devient très gourmand. Ça tue le produit. Avec un prix majoré de 20 %, en tenant compte des frais de R & D, la différence dans les rayons est de 50 % plus cher. Les distributeurs doivent trouver un juste milieu, pour que les nouveautés soient à un prix acceptable. De toutes les viandes, le porc est meilleur marché. Son prix doit rester populaire. »

La restructuration d’un secteur est souvent guidée par la recherche de compétitivité. Dans le porc, elle s’effectue moins de manière spontanée que « dans les larmes et dans le sang », selon l’expression de Guillaume Roué. Pour lui, les abattoirs vont vraisemblablement faire une pause, même si leur taille n’est pas encore suffisante sur les plans européen et mondial. « 2009 sera l’année de la restructuration dans la salaisonnerie », a-t-il lancé. En cause notamment, la forte compétition sur le jambon cuit, dont la production atteint 180 000 tonnes pour des capacités de 220 à 230 000 tonnes.

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