La coopération bétail-viande change d’époque
La FNCBV est devenue hier la section bétail et viande de Coop de France. Réunie en congrès à Saint Malo, elle a décidé la fusion entre les deux structures. Son vote à l’unanimité constitue un vrai succès pour le président Jean-Michel Fritsch. « Je tiens à vous remercier chaleureusement » a-t-il lancé à ses adhérents à l’issue du scrutin. « La coopération a acquis une maturité. Elle a la capacité à situer les enjeux ».
Même satisfaction du côté de Philippe Mangin, président de Coop de France qui avait lancé officiellement le projet trois ans plus tôt. « Nous nous sommes heurtés à bien des difficultés » a-t-il rappelé. « Je suis maintenant sûr que la fusion des cinq se réalisera ». Celle-ci doit intervenir le 7 décembre lors d’une assemblée de Coop de France devant sceller la fusion avec la FNCBV mais aussi le Syncopac, la FFCAT et le SNDF. « J’appelle à construire un nouveau projet pour la coopération agricole française, a déclaré Philippe Mangin. Les acteurs doivent se mettre autour d’une table pour susciter des alliances et opérer des stratégies gagnantes pour l’avenir. Des coopératives se font une concurrence acharnée pour capter des adhérents, placer leurs produits en grande distribution. Il faut que nos structures coopèrent véritablement entre elles».
Développer la formation
Un débat a porté sur la gouvernance des entreprises. La FNCBV souhaite développer la formation des responsables professionnels élus et salariés. Elle veut aussi mieux définir le rôle de chacun au sein des instances. Un souci partagé par Philippe Mangin qui a la volonté « d’attirer la meilleure matière grise » dans les coopératives. Son autre préoccupation est une meilleure implication des adhérents. L’idée proposée est d’accroître leur participation financière. « Nous devons rénover le pacte coopératif avec les générations qui arrivent, non pas en remettant en cause les fondamentaux mais en impliquant mieux les adhérents » a-t-il dit.
Dans son discours, Jean-Michel Fritsch a souligné les difficultés des entreprises d’aval. « Aujourd’hui le maillon central de nos filières est exsangue» a-t-il affirmé. Les charges qui ne sont plus maîtrisables, et que les entreprises ne peuvent répercuter que très partiellement à leurs clients créent inévitablement un malaise dans les filières. Chaque maillon doit avoir un comportement responsable pour faire baisser le coût de l’équarrissage ». Le sujet a été complètement éludé par Christophe Malvezin, représentant le ministère de l’Agriculture. Seule véritable annonce de sa part, la reconduction en 2007 des projets de filière et du dispositif de soutien à l’engraissement des bovins.