La contamination s’étend à tout l’Ouest
La contamination de l’eau par les nitrates, phénomène localisé jusqu’à ces dernières semaines surtout dans les zones rurales, a pris une nouvelle ampleur avec les fortes pluies des derniers mois et touche actuellement des centaines de communes de l’Ouest.
Dans toutes les communes où le taux de nitrates dépasse les 50 mg/l, la consommation de l’eau est déconseillée aux personnes fragiles notamment les nourrissons et les femmes enceintes. En Bretagne, les nitrates trouvent leur origine principalement dans les déchets organiques des élevages d’animaux, alors qu’ailleurs on estime qu’ils proviennent pour un tiers des rejets industriels et domestiques, pour un tiers des épandages d’engrais et pour le dernier tiers des lisiers des élevages. Les Côtes-du-Nord, où tous les records de concentration d’élevages industriels - essentiellement porcins - sont battus avec 11 installations pour mille habitants, sont le département breton le plus affecté puisque près de 90 communes sont alimentées en une eau dont le taux de nitrates est supérieur à 50 mg/l. La préfecture y a interdit la semaine dernière tout épandage de lisier sur les champs en raison de la forte pluviométrie. Les Pays de Loire, la Normandie et le Centre ne sont pas épargnés. (…) De même dans le Maine-et-Loire, où les taux excessifs avaient été annoncés par la DDASS le 14 février. Pour éviter d’en arriver à de telles extrémités, pouvoirs publics et professionnels de l’agriculture multiplient les campagnes de sensibilisation. En Ille-et-Vilaine, (…), la préfecture a mis en place un service Minitel grâce auquel les consommateurs peuvent connaître à tout instant l’état sanitaire de l’eau qu’ils boivent. En Basse-Normandie, les agriculteurs ont pris l’initiative, et selon les jeunes agriculteurs (CDJA) du Calvados, entre 30 et 40 % des céréaliers de la plaine de « fertilisation raisonnée » : une analyse de la terre entre les récoltes permet d’ajuster l’apport d’engrais aux besoins réels du terrain.