L’Afrique du Nord et l’Égypte accélèrent leurs approvisionnements. Mais ces achats serviront-ils à constituer des stocks qui pèseront sur la prochaine campagne ? Face à ces incertitudes, les cours reculent légèrement.
Période du 26 janvier au 1er février. Les problèmes alimentaires ont fortement contribué au déclenchement d’évènements en Afrique du Nord et en Égypte, incitant les responsables politiques des pays concernés à accélérer leur couverture en céréales, plus précisément en blé. Cette clientèle était déjà largement au marché, la France notamment ayant livré, devant les États-Unis, 2 millions de tonnes à l’Égypte depuis le début de la campagne (en grande partie certes à la faveur des défaillances russes). Et l’Algérie, notre premier acheteur de blé cette campagne, vient encore de renforcer cette position par l’achat de 650 000 t, la semaine dernière. Toute cette région du monde reste vivement aux achats et certains fournisseurs, dont la France, n’iront pas au bout des commandes potentielles.
Incertitudes sur la période de soudure
L’Australie, on le sait, aura des difficultés qualitatives pour assurer son rôle d’approvisionneur saisonnier du marché mondial, et le Canada connaît des ennuis du même ordre. Les réserves des États-Unis vont être très sollicitées et l’Argentine devra sans doute augmenter son contingent d’exportation. Reste à savoir si cette avalanche de commandes va trouver une utilisation à brève échéance ou servir à constituer des stocks qui pèseront sur la prochaine campagne, voire sur la fin de l’actuelle. Déjà, l’Égypte a fait savoir qu’elle n’aurait plus besoin d’importer du blé dans les six prochains mois, ce dont tous les observateurs ne sont pas convaincus. Cette situation confuse entretient la volatilité.
Après avoir atteint jusqu’à 266 euros en début de semaine dernière, les cours du blé standard, rendu Rouen, ont rétrogradé à 260 euros lundi. On notera toutefois que les incertitudes sur la période de soudure maintiennent une forte tension des cours sur Euronext, à 3 euros de différence avec l’échéance mars, suivi d’un net décrochage, de l’ordre de 30 euros, avec les échéances d’août et ultérieures.
Le blé dur s’est ajusté en baisse
Le blé dur, après avoir connu une flambée due à une reprise de l’exportation, dont 200 000 t d’origine probablement française à l’Algérie, s’est ajusté en baisse, formant un écart plus logique avec le blé tendre (310-320 euros rendu Port-la-Nouvelle).
En ce qui concerne les céréales fourragères, le tassement des prix de l’orge s’est accentué sous la double pression de la remise sur le marché communautaire d’une nouvelle tranche de 489 000 tonnes du stock d’intervention et du ralentissement des exportations, imputable notamment à ce renforcement des disponibilités européennes par la libération des stocks publics. La demande en portuaire se ralentit au point que l’on assiste à des reventes d’orge initialement destinée à l’exportation. Ce qui devrait offrir plus de disponibilités aux fabricants d’aliments du bétail.