La Conf’ paysanne s’en prend à Bussereau
Le ton n’a pas été courtois. Dépités par l’absence de Dominique Bussereau qui avait décliné leur invitation, les porte parole de la Confédération Paysanne, en congrès à Die (Drôme) les 22 et 23 juin, ont vertement tancé le ministre de l’Agriculture. « Dominique Bussereau mérite une mention spéciale, devait déclarer Jean Emile Sanchez. Il refuse le dialogue et nous envoie un émissaire qui n’appartient même pas à son Cabinet. Faute de lui envoyer sa feuille de route comme la FNSEA, nous allons lui faire parvenir un organigramme du gouvernement pour lui rappeler que Jean-Pierre Raffarin, avec lequel il déjeune actuellement, n’en fait plus partie. Si Dominique Bussereau ne veut pas venir écouter la Confédération paysanne, c’est la Confédération Paysanne qui ira vers lui et dans les conditions que nous déterminerons. Tout l’été nous le marquerons à la culotte. »
Même ton pour l’autre porte-parole Brigitte Alain : « j’espère que vous saurez l’accueillir dans vos départements avec des réponses à la hauteur de son mépris.» Mais il y a d’autres sujets sur lesquels la Confédération veut en découdre. Notamment sur le problème des interprofessions. « L’ensemble de nos adhérents cotisent pour l’interprofession et nous ne pouvons siéger au CNIEL au motif que nous sommes un syndicat généraliste, explique Jean-Emile Sanchez. Le boycott pourrait être un argument supplémentaire de la pression que nous allons maintenir ».
Outre les interprofessions du lait, du porc et des céréales, la CP a également demandé à intégrer Interfel et sera reçue le 4 juillet par Dominique de Villepin. Durant le congrès, les responsables de la CP (le nouveau secrétariat général sera élu le 6 juillet) ont notifié le programme de mobilisation.
Au cours de l’été, la « reprise des luttes pour un pays sans OGM» prendra de nouvelles formes car il est « stupide d’envoyer des militants face aux forces de l’ordre »; des actions « sur tous les produits en crise, car il est anomal que les producteurs de fruits et légumes soient les seuls à se mobiliser» et sur ce point la CP continuera de défendre le principe d’un « prix minimum rémunérateur ».
Objectif : les élections de 2007
Enfin la CP et ses adhérents auront plusieurs rendez-vous avec la justice. « Ces procès ne nous affaiblissent pas. Au contraire, ils seront l’occasion de rassembler plus de monde. Nous ne nous laisserons pas intimider par la répression rampante».
Un dernier rendez-vous est donné à Genève en octobre, donc autant « de luttes qui vont nous mener tranquillement et sereinement vers les élections aux Chambres d’agriculture ». Et c’est bien le message du congrès de Die. La Confédération Paysanne a officiellement lancé sa campagne « électorale». « Les précédentes élections ont démontré que nous sommes le seul syndicat à défendre les paysans », devait rajouter Brigitte Alain, et à faire des contre propositions à la politique agricole en place. « Nous devons et nous pouvons gagner », conclut J-E Sanchez.