La Commission optimiste mais prudente pour 2013
Lancée dans un exercice de prospective pour les six prochaines années, la Commission européenne entrevoit dans un récent rapport un avenir plutôt positif pour l’agriculture du continent, en matière de production et de revenu. Le marché des céréales devrait être « relativement positif » pour la majorité des variétés grâce à la hausse combinée de la consommation et des exportations sur la période 2006-2013, avec un impact important des biocarburants et de la biomasse.
Ces prévisions, basées sur les données disponibles en juin, ne tiennent pas compte de l’impact des négociations à l’OMC, pour l’instant au point mort. Plus ou moins épargnées par la non-conclusion d’un accord, les filières bovines ne devraient pourtant pas échapper aux difficultés déjà entrevues. La Commission s’attend en effet à un recul de la production européenne (-5% d’ici 2013) due « à la réforme de la PAC et à la forte compétition existant sur le marché mondial», et à l’accroissement du déficit commercial en viande de bœuf. Pour autant, l’ensemble du secteur des produits carnés ne devrait pas suivre cette tendance, les perspectives à moyen terme étant plutôt positives pour la volaille et la viande porcine.
De manière générale, la hausse de la consommation de viande a été estimée à 2,2% sur la période 2006-2013, mais les producteurs de l’UE-25 n’en profiteront que partiellement. Les dernières estimations, qui révisent celles de février, indiquent que l’Europe restera exportatrice nette de volailles, malgré la poursuite de la croissance des importations.
Cette prévision exclut toutefois les scénarios de crise liés à la grippe aviaire, dont la résurgence ne peut être exclue. Le secteur des produits laitiers a lui aussi été passé à la loupe, avec une balance appelée à s’améliorer à moyen terme compte tenu d’une augmentation de la production et de la consommation de fromages. La volatilité du marché du beurre va pourtant se poursuivre.
En termes de revenu, les estimations de la Commission sont plus favorables que les perspectives de marché : l’institution table sur une hausse de 18% entre 2005 et 2013. Une distinction forte s’opère entre l’Europe des 15 (+11%) et les nouveaux Etats membres (+42%).