La Collective du sucre tente d’éviter la taxe
A partir de lundi et jusqu’au 21 mars, la Collective du sucre repart en campagne dans la presse quotidienne nationale et dans les hebdomadaires pour inviter à la modération des comportements et des discours. Deux visuels incisifs et humoristiques illustrent le message clé : « est-ce qu’on n’en fait pas un peu trop sur le sucre ? » Le premier présente deux septuagénaires prenant le thé autour d’un caisson stérile installé sur la table du salon. Le deuxième décrit une scène familiale dans une cuisine où une maman découpe un gâteau, protégée par un casque, une combinaison et un bouclier, les enfants se cachant en arrière-plan pour se protéger du danger. Cette action de communication intervient alors que l’inspection générale des Finances planche sur le moyen de financer les dépenses de santé liées à l’obésité (lire LM du 19/02). L’idée récurrente d’une taxe sur les aliments trop gras, trop sucrés ou trop salés serait à nouveau à l’étude. Un rapport doit tomber fin juin sur le sujet, croit savoir Le Canard enchaîné du 5 mars. « Une telle mesure est fortement mise en question par les spécialistes issus de différents horizons : économistes, nutritionnistes, sociologues… Une efficacité non prouvée à laquelle s’ajoute le risque de voir les inégalités entre consommateurs devenir encore plus marquées », écrit Philippe Soubestre, président du centre d’études et de documentation du sucre (Cédus) dans le dernier numéro de sa revue Grain de Sucre. Il voit dans l’idée d’instaurer cette taxe, la « fracture sanitaire ».