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Commerce extérieur
La Chine, un marché porteur mais toujours difficile d’accès

Le redémarrage de la consommation en Chine est un signe favorable pour les exportations agroalimentaires françaises. Pour autant, des barrières notamment sanitaires perdurent. Mieux vaut donc être préparé et accompagné pour s’y lancer.

La Chine reste un importateur majeur de viande bovine.  © Bleuenn Carré Chen
© Bleuenn Carré Chen

À l’occasion des journées export agro, coorganisées par Business France et la Team France Export, un point a été réalisé sur le marché chinois le 2 avril dernier. Selon François Blanc, conseiller aux affaires agricoles au sein de l’ambassade de France en Chine, « il y a une très forte demande chinoise en produits agroalimentaires, et cela va perdurer dans les cinq à dix ans à venir. Nous sommes dans l’après-covid en Chine. La croissance a été de 6,5 % au dernier trimestre 2020, elle est estimée à 8 % en 2021. C’est considérable. Et la consommation repart aussi », annonce-t-il. La conjoncture économique du côté de l’empire du Milieu est donc plutôt favorable, et la consommation redémarre. Les produits agroalimentaires ont toujours leur carte à jouer, sur ce marché friand de viande, de céréales pour l’alimentation animale, de vins et spiritueux et de produits gourmets. « Si la Covid-19 est terminée en Chine, il y a encore la peste porcine africaine. La demande chinoise reste forte pour la viande », indique le conseiller aux affaires agricoles.

Se préparer et être accompagné

Pour autant, le marché est difficile. « L’aspect négatif concerne les barrières sanitaires, notamment. Il n’y a eu aucun agrément délivré à de nouveaux établissements pour l’exportation vers la Chine en 2020. C’est du jamais vu. Il n’y a pas non plus d’acceptation du zonage, notamment pour l’influenza aviaire, donc l’embargo sur les volailles françaises est toujours maintenu », explique François Blanc.

L’aspect négatif concerne les barrières sanitaires

Ce sont également ajoutés des risques supposés de traces de la Covid-19 sur les emballages et les aliments, avec des contrôles et des coûts supplémentaires, ainsi qu’un resserrement protectionniste du gouvernement chinois. « Le lait infantile est un secteur où il y a un protectionnisme manifeste. La Chine reste un marché porteur, mais venir en Chine sans y être accompagné et conseillé est la garantie d’un échec. C’est impensable à réaliser sur un marché aussi difficile », explique-t-il.

E-commerce en plein boom

La distribution est dans une révolution permanente. « Carrefour est notamment sorti de Chine, car le e-commerce s’est beaucoup développé », constate François Blanc. Ce canal de distribution a pris une grande ampleur avec la crise sanitaire, les consommateurs étant devenus de plus en plus connectés. « Les volumes de vente de produits frais ont doublé par exemple entre avril et juin 2020 », note-t-il. Et les ventes en ligne de produits alimentaires ont augmenté de 26,4 % entre janvier et février 2020, et celles des produits d’épicerie de 62,9 % sur l’ensemble de l’année 2020, indique la Sopexa. Les consommateurs ont également changé leur manière de consommer et ont orienté leurs choix vers des produits dits de santé, vers une consommation plus raisonnée et respectueuse de l’environnement, vers des produits haut de gamme aussi.

Limousin Promotion, FoodGates et la blockchain

Fort de son partenariat avec ASI et FoodGates, l’organisme de gestion Limousin Promotion est prête à exporter en Chine 1 000 tonnes de viande bovine et 1 000 tonnes de viande porcine. Se positionnant sur un créneau haut de gamme, aux côtés des bœufs wagyu et de Kobé, Limousin Promotion et FoodGates ont mis en place une blockchain pour rassurer les consommateurs chinois sur la traçabilité des produits. « En France, les consommateurs connaissent les signes de qualité, à l’inverse des chinois. Le suivi de la blockchain est l’outil qui parle le mieux aux consommateurs chinois », assure Jean-Marc Escure, directeur de Limousin Promotion.

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