La campagne s’annonce ferme
Période du 24 au 29 octobre. Le rapport du Conseil international des céréales, publié le 25 octobre, ajoute une nouvelle touche négative aux estimations et prévisions de production et de stocks mondiaux de céréales pour la campagne en cours. Ainsi, même si les marchés continuent de faire preuve de volatilité, passant de l’accès de fièvre à la dépression sans que ces sautes d’humeur reposent sur des arguments exogènes, les fondamentaux restent tendus.
La production mondiale de céréales a donc été revue une fois de plus en baisse, à 1 761 millions de tonnes (Mt), soit 6 Mt de moins que la précédente prévision. Par rapport à la campagne 2011-2012, la production de blé reculerait de 39 Mt, celle de maïs de 46 Mt et celle d’orge, de 4 Mt.
Le recul de la consommation n’apporte aucun rééquilibrage
L’estimation de production de blé par rapport à celle de septembre a encore été rabotée de 2 Mt, à 655 Mt et celle de maïs, amputée de 3 Mt. Dans les deux cas du maïs et du blé, la consommation reste supérieure à la production même si elle s’annonce en sensible baisse par rapport à la précédente campagne : 679 Mt pour le blé contre 692 Mt, et 848 Mt pour le maïs, contre 872, conséquence des prix hauts. Ce recul de la consommation n’apporte aucun rééquilibrage et, avec 172 Mt, le stock de report du blé serait au plus bas depuis cinq ans. La situation ne s’améliore pas non plus pour le maïs, le report étant estimé à 117 Mt (pour mémoire, 145 Mt en 2009-2010). Bien que fluctuants, les cours demeurent donc potentiellement haussiers. Sur Euronext, on constate un resserrement vers le haut entre les cours du blé de l’actuelle campagne et de la récolte 2013, ces derniers ayant atteint la semaine dernière leur plus haut depuis le début de l’année.
La France fait bonne figure
Dans une production européenne amputée de quelque 5 Mt par rapport à la moyenne des deux précédentes campagnes, la France fait bonne figure avec une récolte lui permettant de répondre à la demande communautaire, mais aussi de bien figurer sur le marché mondial. La Commission continue d’attribuer des certificats d’exportation à un rythme qui permet de totaliser au 26 octobre 4,9 Mt, contre 4,5 il y a 1 an.
Pour le maïs, la situation est plus incertaine. Là encore, la France se situe bien par rapport à une récolte européenne largement déficitaire, ce qui lui autorise des espoirs à l’export vers l’UE mais les prévisions de récolte ne sont plus aussi larges qu’attendu (sans doute sous les 15 Mt). Le 8 novembre, l’AGPM, qui croit encore à un rendement « honorable », présentera un bilan de récolte et les perspectives de marchés.
L’orge paraît enfin tirer profit de ses bas prix pour provoquer l’interêt des Fab. On notera aussi un chargement de 86 000 t à Rouen, la semaine dernière, à destination de l’Arabie Saoudite.