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La bio fait face à une croissance enfin galopante

En un an, la consommation française de produits issus de l’agriculture biologique a bondi de 13 %, et nécessite de mettre les bouchées doubles sur la conversion des surfaces.

Tous les indicateurs semblent au vert pour que l’agriculture biologique s’affirme enfin dans le paysage alimentaire, avec une hausse de la consommation, une image de plus en plus positive ou encore un développement des réseaux de distribution. Mais il revient maintenant à la production de suivre la demande, qui a bondi ces deux dernières années. En 2006, la consommation a ainsi progressé de 11 à 12 % par rapport à l’année précédente, un chiffre qui a atteint entre 13 et 14 % en 2007 (pour un CA de 1,9 milliard).

Ces estimations « à dire d’experts », dévoilées hier par directrice de l’Agence Bio Elisabeth Mercier, se heurtent à des difficultés dans l’approvisionnement. « Vu la raréfaction de l’offre, la tendance à la croissance se ralentit » a déclaré Mme Mercier dont les propos ont été complétés par le président de l’Agence Didier Perréol : « pour l’instant, nous faisons face à la demande. Mais il ne faut pas que le marché s’accélère trop rapidement », alors que la proportion de français achetant des produits bio, en progression constante, atteint 37 %.

Pour faire sauter le facteur limitant de la conversion des surfaces, l’Agence est en pleine discussion avec le ministère de l’Agriculture et de la Pêche au sujet des surcoûts non répercutés lors de ces 2 à 3 années de transition. Elle demande par exemple un déplafonnement des aides à l’agriculture bio, pour stimuler l’amont le plus rapidement possible. Autant dire que l’intervention de Michel Barnier sera très attendue lors du séminaire bio de l’Agence qui se déroulera le 26 février, pendant le salon de l’Agriculture.

Dans le prolongement de la production, l’Agence entend structurer les filières de collecte et de transformation avec les fonds prévus dans le plan Bio Horizon 2012 (voir Les Marchés du 19 septembre), qui s’élèvent à 3 millions par an sur 5 ans. Ils doivent par exemple permettre de valoriser des produits comme le beurre, qui jusqu’ici n’étaient pas ou peu transformés en bio pour des raisons techniques. Enfin, la maîtrise des coûts logistiques doit permettre d’abaisser le différentiel de prix avec des produits classiques.

« Un fait exceptionnel »

La consommation, en hausse dans tous les segments, « est un fait exceptionnel dans un contexte de morosité » ont jugé les représentants de l’Agence Bio, satisfaits des résultats du baromètre annuel présenté jeudi. L’engagement de la grande distribution à faire progresser son offre de produits bio de 15 %, annoncé en début de semaine, a été accueilli plus froidement, et semble ne pas avoir fait l’objet de concertation avec les filières bio. « Ces 15 % correspondent juste à la croissance mécanique de la bio. C’est une fausse annonce. Et surtout, la FCD n’a pas engagé le dialogue avec les producteurs pour savoir d’où les produits viendront » s’est indigné Benoît Canis, de la Fnab. À ce jour, plus de la moitié des fruits et légumes bio sont importés, tout comme 40 % des produits d’épicerie, mais de nombreux produits exotiques introuvables en France participent à ce déséquilibre. « Avec une forte demande de produits bio et de productions locales, nous sommes à un point de bascule. Il ne tient qu’à nous d’en profiter » a affirmé M. Canis.

Pour assurer le développement de la bio, l’Agence a prévu un espace professionnel lors du prochain Salon de l’Agriculteur, pour accompagner les producteurs désireux de se « convertir ». Dans le domaine professionnel, Intercéréales et l’Onidol viennent de rejoindre le programme de promotion de l’Agence, auquel participaient déjà le Cniel, Interbev et Interfel. Preuve que le bio remporte une adhésion de plus en plus large, qui nécessite maintenant de se traduire en termes de surfaces.

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