La bataille de Paris
L'annonce de la « privatisation » partielle de la société d'exploitation de Rungis, la Semmaris, a donné lieu à une étonnante polémique entre le syndicat des grossistes du marché et le gouvernement concernant le choix de la société Altarea comme actionnaire, à hauteur de 33,34 %. On se souvient (lire LM du 1/10) qu’au lendemain de la communication du nom de la société foncière et de la nouvelle répartition du capital, les grossistes de Rungis ont déploré que leur intention de monter au capital n'ait pas été prise en compte par le gouvernement (leur part diminue même de 13 % à 11 %) et se sont inquiétés des intentions du nouvel actionnaire et du désengagement, à terme, des pouvoirs publics. Nous nous garderons bien, ici, d'entrer dans un débat de nature autant juridique que politique. Tout juste pointerons-nous que cette réaction de mauvaise humeur témoigne d'une certaine confiance des opérateurs dans le mouvement qui s'amorce, puisqu'ils auraient souhaité y être plus étroitement associés ; que par ailleurs, les grossistes ne contestent pas le principe de l'arrivée d'un actionnaire privé. Celle-ci était de toute façon devenue inéluctable, au risque, si rien ne bougeait, que le gestionnaire devienne un outil strictement politique, ce qu'il est trop souvent devenu ailleurs. L'avenir de Semmaris, et c'est sans doute ce qui pouvait lui arriver de mieux, passera donc par la création d'un nouveau métier, celui d'aménageur de marché de gros et par l'ouverture de nouveaux horizons en Ile-de-France puis en France et à l'étranger. A bien y regarder, l'autorisation accordée à Metro d'ouvrir un magasin à Paris intra-muros est une nouvelle beaucoup plus inquiétante pour les grossistes du marché francilien.