La Banque mondiale revalorise l'agriculture
«Au XXI e siècle, l’agriculture reste un instrument fondamental du développement durable et la réduction de la pauvreté » écrit la Banque mondiale dans son 30 e rapport sur le développement dans le monde. Le dernier rapport de l’institution consacré à l’agriculture remonte à 25 ans. Il était temps « de redonner à celle-ci une place centrale dans le programme d’action en faveur du développement, compte tenu du contexte extrêmement différent défini par les opportunités et les problèmes apparus depuis lors », estime Robert B. Zoellick, le nouveau président de la Banque mondiale.
Le rapport constate que le secteur agricole et le secteur rural ont été négligés et n’ont pas bénéficié d’investissements suffisants ces 20 dernières années. Alors que 75 % de la population pauvre mondiale vit dans les espaces ruraux, seulement 4 % de l’aide publique au développement va à l’agriculture dans les pays en développement. « Nous devons accorder plus d’importance à l’agriculture à tous les niveaux. Sur le plan international, les pays doivent adopter des réformes indispensables, notamment pour diminuer les subventions génératrices de distorsions et ouvrir les marchés, et les organisations de la société civile, en particulier les associations de producteurs agricoles, doivent être davantage impliquées dans l’élaboration des politiques agricoles », a déclaré, vendredi dernier, le président du groupe de la Banque mondiale. Le rapport estime par exemple que les Etats-Unis doivent impérativement réduire les subventions sur le coton qui font baisser les cours pour les petits cultivateurs africains.
Contre les biocarburants, pour les OGM
La Banque mondiale se prononce par ailleurs sur deux dossiers d’actualité : les biocarburants et les organismes génétiquement modifiés. Comme de plus en plus d’organisations, elle se montre très réservée sur le premier sujet. A l’exception du Brésil il est « probable que peu d’autres pays en développement pourront produire efficacement des biocarburants en l’état actuel des technologies,écrit la Banque mondiale qui dénonce par ailleurs la réalité de la concurrence entre alimentation et carburant. Les céréales nécessaires pour remplir d’éthanol le réservoir d’un 4x4 (240 kg de maïs pour 100 litres d’éthanol) permettraient de nourrir une personne pendant un an ».
A propos des OGM, « les progrès révolutionnaires effectués dans le domaine de la biotechnologie pourraient procurer d’importants avantages aux producteurs et aux consommateurs pauvres », estime en revanche la Banque mondiale qui souligne notamment l’intérêt du riz OGM Golden Rice enrichi en vitamine A.