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La baisse des abattages inquiète les professionnels

Le décrochage par rapport à l’an dernier s’accélère en bovins, réapparaît en ovins et s’atténue en porcs et équidés. A la baisse de consommation s’ajoute une contraction de l’offre. 

La baisse des abattages d’animaux de boucherie continue d’inquiéter les entreprises du secteur. Un phénomène d’autant plus préoccupant qu’il n’épargne aucune viande. Dans sa dernière note de conjoncture, Agreste fait état d’une diminution de 3,2 % des tonnages, lors des quatre derniers mois, toutes espèces confondues. Ce décrochage par rapport à l’an dernier s’accélère en bovins, réapparaît en ovins et s’atténue en porcs et équidés.

Concernant les gros bovins, les abattages de vaches (54 % des volumes) sont en baisse de 5,2 %, à 240 000 t pour la période de janvier à avril. Seuls les jeunes bovins (22 % des volumes) augmentent de 3,8 %, à 97 000 t. La baisse des abattages de veaux passe de 3,9 % sur le 1er trimestre à 4,3 % sur les quatre premiers mois, avec 76 000 t. Pour les ovins, les volumes plongent de 10,2 % sur le seul mois d’avril. Compte tenu de la stabilité enregistrée sur le 1er trimestre, cette rechute entraîne une baisse des abattages de 3,2 %, à 36 000 t sur les quatre premiers mois de l’année. En porc, la baisse enregistrée sur le 1er trimestre 2004 est très légèrement atténuée. De -2,7 % sur les trois premiers mois, elle passe à -2,5 % pour la période de janvier à avril (698 000 t abattues). Même tendance pour les chevaux, dont les volumes ont diminué de 15,2 % sur les quatre premiers mois de 2004 (2 500 t abattues), contre 16,1 % sur le 1er trimestre.

Une inquiétude renforcée par des résultats

« La baisse d’activité est liée à une chute de la consommation et à une contraction de l’offre, analyse Nicolas Douzain, directeur de la FNICGV. Le bétail est trop cher, notamment la vache de réforme. Parallèlement, les charges s’accumulent sur les entreprises. Les ménages freinent leurs achats, parce que leur pouvoir d’achat est fragilisé et que les prix relatifs des viandes sont en hausse.» Selon lui, les distributeurs vont devoir s’ouvrir à des sources d’approvisionnement étrangères. La viande française pourrait alors souffrir d’un manque de compétitivité.

Le Sniv s’étonne pour sa part de « l’indifférence» que provoque le « plongeon à grande vitesse» de la consommation. Son inquiétude est renforcée par les résultats Sécodip sur la 4e période de 2004. Le panel affiche -3,4 % pour le boeuf en glissement annuel, -9,5 % pour le veau, -3,2 % pour l’agneau, -9,5 % pour le porc. Plus significative encore est la comparaison des quatre premières périodes de 2004 et 2000 et le commentaire établi par le CIV : « la moitié des volumes perdus en viande de boucherie est due à ce début d’année 2004». Sur cette période, les volumes consommés ont chuté de 8,5 points en quatre ans. Toutes les espèces sont dans le rouge. La baisse est de 7,2 % en bœuf, 12,7 % en veau, 9,4 % en porc, 14,6 % en produits tripiers et 10 % en volailles. « Cela tend à montrer que l’offre en viande n’est plus adaptée, indique-t-on au Sniv. Il faut inventer des occasions de consommer et surtout innover.»

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