Kreek's, porté par ses marchés de niche

Pierre Chaillou, gérant de la société familiale Kreek's France Arachides, basée à La-Roche-sur-Yon (85), a vu ces derniers mois sa PME gagner en notoriété et en visibilité. Torréfacteur et transformateur de cacahuètes, noix nobles et fruits secs, Kreek's a en effet conclu des contrats avec des clients tels qu'Air France ou la SNCF. La société est née de la reprise, en 1983, de France Cacahuètes, un des leaders de l'arachide en coque, par Pierre Chaillou et ses parents. Après avoir vécu des périodes difficiles, Kreek's connaît depuis une dizaine d'années une croissance régulière. De 3,5 M€ en 2004, son chiffre d'affaires a ainsi grimpé à 5,4 M€ l'an dernier, en croissance de 14 % sur 2013. La société a travaillé 1 100 t de produits en 2014 : cacahuètes, noisettes, amandes, pistaches, noix de cajou, fruits secs… Les produits sont cuits à l'huile de tournesol ou à sec, salés, mélangés puis conditionnés.
La RHF constitue le principal marché de la société, qui réalise la moitié de son acti-vité avec les grossistes, les distributeurs de boisson et les grilleurs de café. S'agissant de la GMS, Pierre Chaillou a fait le choix de fournir un seul acteur, Système U, qui représente 15 % du chiffre d'affaires, exclusivement avec des arachides en coque sous marques U et Bien vu. Afin de mieux servir le distributeur, Kreek's a ouvert en 2012 un second site industriel, sur la zone des Ajoncs de La-Roche-sur-Yon, investissant 1 M€ dans une ligne de torréfaction et de conditionnement. Ce bâtiment de 1 400 m2 sur un terrain de 13 000 m2 va
« On a tout pour déplaire : nos produits sont gras, salés, se consomment avec de l'alcool et ont subi des hausses de prix significatives », énumère Pierre Chaillou, qui n'oublie pas les allergies à l'arachide, qui avaient conduit certaines compagnies aériennes à supprimer les cacahuètes à bord. Kreek's a été « dans les premiers à réduire le sel » sur ses produits, indique le PDG. S'agissant de l'huile, la diminution est plus compliquée, mais la société vendéenne utilise « une belle qualité d'huile de tournesol pure ». La PME a été confrontée ces derniers temps à de fortes hausses du prix de ses matières premières. Et, face à certaines difficultés d'approvisionnement, fait « profil bas » avec ses fournisseurs américains et argentins pour l'essentiel.
absorber à partir de 2019 une partie de l'activité du site historique, dont les 2 500 m2 couverts arrivaient à saturation.
L'essor du sachet individuelC'est sur les marchés de niche, qui pèsent près du tiers de ses ventes, que Kreek's a connu ces dernières années ses plus forts développements. Et particulièrement en 2014. « On a pris coup sur coup plusieurs gros marchés », n'en revient toujours pas Pierre Chaillou. Le plus porteur en termes d'image
est celui conclu pour trois ans avec Air France. Kreek's, qui fournissait déjà Air Algérie, va servir chaque année à la compagnie 500 000 sachets individuels d'un mélange noix de cajou cranberries. Kreek's a également conclu un contrat avec la SNCF pour 800000 sachets à marque dans les premières classes pros et sera bientôt dans les iDTGV. La société développe fortement sa présence dans les minibars des hôtels de luxe en France et à l'international, et en épicerie fine, par exemple chez Hédiard. La croissance de ces marchés spécifiques, souvent à façon, découle d'une stratégie. Bien positionné sur les produits basiques, Pierre Chaillou a fait le choix d'« aller vers du beau produit et de travailler sur les origines, les variétés, la qualité ». Pour demain, le dirigeant croit en un fort développement du sachet individuel, y compris dans les bars. Des sachets qui donnent une nouvelle visibilité à sa marque, avec laquelle il réalise 80 % de son chiffre d'affaires. Il compte aussi sur le dynamisme d'un autre marché de niche, le pop-corn vendu aux cinémas et parcs de loisirs (100 t/an), pour poursuivre l'essor de Kreek's.