King Kong à Hong-Kong
Au milieu des tours géantes de la métropole chinoise où va se réunir l’OMC, on verra bientôt s’ébattre plusieurs grands singes aux dents longues : super King venu d’Amérique, hyper Kong arrivant de Chine, un jeune et grand singe dansant la samba, ou même une sorte de yéti descendu des montagnes de l’Inde. Il y aura aussi un vieux gorille européen, reclus d’âge et d’habitudes, qui tentera encore d’écarter d’un revers de main les offensives dont il est la cible. Tout autour, mille petits singes s’agiteront en épouillant les grands mâles en signe de soumission. Vous verrez alors comme certains ouistitis européens, qui ont pourtant fait allégeance au vieux gorille, épouillent servilement l’orang-outang super King ou le chimpanzé hyper Kong. On ne sait jamais, pensent-ils : si la loi de la jungle est votée en AG, mieux vaut être avec les gros prêts à tuer qu’avec les vieux qui se feront tout prendre. Les hommes de bien n’auront cure de ces singeries médiocres. Ils prendront le parti des bonobos, ces singes gais et rieurs qui s’adonnent à de multiples possessions sexuelles pour apaiser leurs conflits. Emu à la fin du film de Cooper et Schoedsack (1933) par la beauté fragile d’une dame, ce grand imbécile de King Kong avait entrevu la vérité : le règne mondial des bonobos est le meilleur avenir possible de l’homme.