Kellogg : les présidents passent, les bons résultats restent
Avec le recul, Kellog n’aura pas eu besoin de céréales pour digérer le départ de son p-dg. Appelé au mois de novembre au sein de l’équipe gouvernementale Bush, Carlos Gutierrez, né à Cuba, avait débuté dans le groupe en tant que chauffeur de camion avant d’en gravir tous les échelons. La succession de M. Gutierrez, parti sur d’excellents bilans financiers, pouvait laisser craindre un flottement dans la gestion du céréalier spécialiste du petit-déjeuner, mais il n’en a rien été puisque le titre du groupe installé dans le Michigan s’est maintenu, doublé d’une croissance continue des ventes. Au premier trimestre, Kellogg a ainsi rapporté un résultat net de 255 M $ en croissance de 16 %, récompensant des ventes en hausse de 8 % sur la même période, à 2,6 Mds $. Kellogg North America a affiché 7 % de croissance interne sur le trimestre clos tandis que la branche Kellogg International a enregistré des ventes en hausse de 8 % (5 % hors effets favorables de change, sur 10 % de croissance interne affichée sur le T1 2004). La gestion des coûts irréprochable exercée par l’ancien p-dg dans un contexte tendu a pour l’instant été opérée dans la même ligne par son successeur. « La croissance des ventes, le mix produit, le levier opérationnel et les économies de productivité » ont contribué aux bons résultats financiers selon le groupe. Ces facteurs ont plus que compensé «l’impact négatif des coûts de santé et des investissements significatifs en initiatives et construction de marque » poursuit le céréalier. Kellogg s’attache également à développer son activité par des opérations de croissance externe, comme le montre l’acquisition récente de l’activité biscuits aux fruits de Kraft Foods, pour 30 M $. La réussite enregistrée jusqu’ici suscite des interrogations quand à sa pérennité. Si la valeur du titre est conforme à la réalité pour certains analystes, le bureau d’études Crédit Suisse First Boston aurait dégradé son opinion de « Surperformance » à «Neutre » sur la valeur, qui reste toutefois une belle source de dividendes.