Jus de fruits : pression sur les prix
Les Français continuent d’augmenter leur consommation de jus de fruits. Elle s’est établie à 23 litres/an/habitant en 2006 contre 22,3 un an plus tôt, tirée par les jus multifruits. En 25 ans, la consommation a même été multipliée par 8, mais les indicateurs négatifs font leur apparition avec une flambée des coûts. Le premier marché des boissons rafraîchissantes sans alcool (1,5 Md Eur) se distingue des autres boissons avec une part très importante du hard discount dans l’offre. Environ 30 % des jus de fruits sont ainsi vendus par ce biais, contre 60 % en GMS et 10 % dans le réseau CHD. Selon un sondage réalisé pour l’interprofession, les jeunes consomment plus de jus de fruits que la moyenne, « ce qui est encourageant pour la profession et constitue un réservoir d’amélioration » pour Jacques Antoine, secrétaire général d’Unijus. Star des parfums avec 50 % des volumes, l’orange est, si l’on peut dire, sous pression. Majoritairement en provenance des Etats-Unis et du Brésil, le jus d’orange a vu son cours être multiplié par 2,5 en deux ans compte tenu des ouragans qui ont ravagé les vergers de Floride en 2004. A cette situation s’ajoute le développement des emballages en plastique au détriment du verre. Si le plastique est plus léger, il est également plus cher et suit la courbe des cours du pétrole. « Il y a eu une augmentation des coûts en 2006-2007, mais la répercussion est surtout prise par les industriels » assure Sylvain Jungfer, président d’Unijus et par ailleurs directeur général d’Eckes Granini France. Cette situation pèse sur les marges, et l’interprofession s’apprête à prendre la parole devant la hausse structurelle des coûts. On peut penser que la grande distribution sera interpellée.