Jugement très attendu aujourd’hui sur le parmesan
Depuis toujours, la traduction française du fromage râpé Parmigiano Reggiano a été « parmesan ». Lors de l’accession de ce fromage à l’appellation d’origine protégée (AOP) en 1996, le consortium qui rassemble les producteurs avait d’ailleurs obtenu que la dénomination « parmesan » soit dûment protégée. Une période transitoire de cinq ans avait été accordée aux éventuels concurrents afin que les entreprises européennes utilisant ce nom puissent changer leurs étiquetages. Seule l’Allemagne avait refusé de se plier à la règle, considérant que le terme « parmesan » était devenu un terme « générique », comme l’est le camembert. En 2002, un premier jugement avait estimé de manière ambiguë : « Il est loin d’être prouvé que “Parmesan” est générique ». Cette imprécision dans la formule a encouragé les entreprises allemandes à continuer d’usurper le nom en fabriquant un fromage à pâte dure, râpé, à partir d’un fromage fabriqué en Allemagne. Pour compléter l’illusion, les couleurs vert, blanc et rouge figurent sur les emballages. Compte tenu de la continuation de ces pratiques, la Commission européenne a porté plainte auprès de la Cour de justice du Luxembourg contre l’État allemand. Le procès débute ce matin et le jugement fera jurisprudence, dans un sens ou dans un autre. La traduction d’un certain nombre de noms de produits dans une autre langue pourrait être remise en cause. « Nous sommes confiants dans l’issue de ce procès», assure cependant David Thual, consultant pour le Parmigiano Reggiano. Une récente étude réalisée par la Sofres indique clairement que le parmesan est partout considéré comme un fromage italien, et l’Allemagne paraît isolée. Les résultats du procès devraient être connus d’ici la fin de l’année.