Jeanne Brugère-Picoux
Jeanne Brugère-Picouxjoue, dans ce concert, un rôle de modératrice. Certes, la professeur à l’école nationale vétérinaire d’Alfort rappelle dans une tribune publiée vendredi dernier dans Le Figaro que l’apparition d’un virus influenza H5 ou H7 hautement pathogène dans un pays « est une réelle catastrophe économique pour les élevages de volaille, tout à fait comparable à l’apparition de la fièvre aphteuse chez les ruminants et les porcins ». Mais elle regrette « le choix du terme grippe aviaire retrouvé dans tous les media pour annoncer les mesures de précaution concernant la lutte » contre une future pandémie de grippe humaine. « On pourrait ainsi penser que le virus H5N1 asiatique sera le responsable de cette pandémie. Or, ce virus ne s’est adapté ni à l’espèce humaine (il n’y a pas eu de contamination interhumaine avérée et le virus cultive très difficilement sur des cellules trachéales humaines) ni à l’espèce porcine», rappelle-t-elle. « Il n’y a pas de raison de faire un amalgame systématique entre grippe aviaire et risque de pandémie de grippe chez l’homme. Le problème de la peste aviaire est spécifiquement animal (et on doit espérer qu’il le restera) et celui de la pandémie humaine à venir n’aura peut-être aucun rapport avec le virus H5N1 asiatique», précise-t-elle.