Jean-Philippe Deslys
« C’est un premier jalon », ça « donne un ordre de grandeur » et montre que les mesures en vigueur « sont vraiment très efficaces » pour protéger la chaîne alimentaire. Jean-Philippe Deslys, responsable d’un groupe de recherche sur le prion au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) a réalisé une étude sur deux primates ayant ingéré de la cervelle de « vache folle » qui donne une première indication sur la dose infectieuse pour l’homme et la durée d’incubation qui pourrait dépasser 50 ans, selon des résultats publiés jeudi par la revue médicale The Lancet. Un des deux singes macaques adultes ayant ingéré 5 grammes d’extraits de cervelle d’une vache atteinte d’ESB a développé au bout de cinq ans une maladie neurologique ressemblant à la forme humaine de l’ESB, l’autre était indemne au bout de 76 mois. Si l’homme consommait de la cervelle d’une vache atteinte d’ESB à un « stade non détectable » par les tests les plus sensibles, « il devrait en ingérer au moins 1,5 kg » pour atteindre un degré d’exposition équivalent aux 5 grammes consommés par le macaque dans cette étude, explique le Dr Deslys et les autres auteurs.