Jean-Marc Pastor, accusateur sans preuve
« Le monde de la viande est un secteur complexe, opaque, voire trouble, notamment en matière financière, et qui peut prendre dans certains cas un caractère mafieux, je pèse mes mots. » Qui parle ?
Jean-Marc Pastor, sénateur PS du Tarn, vice-président de la commission des affaires économiques et agriculteur de profession, lors de la discussion de l’article 14 du projet de loi d’orientation agricole. Le sénateur défendait un amendement visant à supprimer le régime particulier accordé aux associations d’éleveurs. L’article 14 modifié par le gouvernement stipule qu’elles peuvent être reconnues comme OP à condition de mettre à la disposition de leurs membres les moyens nécessaires à la commercialisation de leur production. « Ce qui me gêne, c’est de donner à des négociants la possibilité de pouvoir se retrouver à part égale dans des groupements de producteurs », a-t-il argumenté, évoquant la « pression terrible» exercée par les négociants « auprès du gouvernement et du Parlement, pour obtenir la mise en place d’une organisation qui leur soit favorable». Le coup de l’opacité, on l’avait déjà fait. Celui de la mafia, aussi. Pastor a quand même de la chance qu’on ne prenne guère au sérieux ce qu’il raconte et que la filière viande soit, finalement, bonne fille. Car devant un tribunal de telles accusations, parfaitement invérifiables, lui coûteraient cher.