Jean Madrangeas : « je suis toujours en place ! »
        
      
      
      L’agitation constatée début avril au sein de la direction du Groupe Madrange, à Feytiat dans la banlieue de Limoges, semble désormais faire partie du passé. Un instant présenté comme écarté de ses responsabilités pour diverses raisons, le président du Directoire Jean Madrangeas a été confirmé dans ses fonctions, tout en étant désormais chargé du développement externe de l’entreprise.
« Nous mettons en place une nouvelle organisation, confie ce dernier, avec le recrutement d’un nouveau directeur général qui aura en charge l’opérationnel. Nous entamons une stratégie de diversification, en direction de la grande distribution, vers laquelle nous commercialiserons de nouveaux produits tels que les lardons, la saucisse, le jambon sec et le chorizo. Cette orientation est inspirée en grande partie par la reprise de la société GEO et de ses unités de fabrication, dans lesquelles seront produites ces nouvelles spécialités », détaille Jean Madrangeas.
Fondée en 1924 par deux professionnels corréziens – Latronche et Madrangeas – Madrange a entamé son expansion en 1966 sous la houlette de René Madrangeas, puis connu un véritable essor industriel à partir de 1989 sous l’impulsion de l’actuel dirigeant. Sa croissance a reposé sur une présence renforcée dans la grande distribution, la mise en place de nouveaux produits en libre-service et sa communication. Présenté par différentes vedettes populaires, son « Jambon Star » a connu une notoriété foudroyante, qui perdure actuellement avec les derniers spots télévisuels mettant en scène l’entraîneur de rugby Bernard Laporte.
« Nous bénéficions d’une excellente image que bien des concurrents nous envient,analyse Jean Madrangeas. « Elle s’appuie sur notre structure toujours familiale, la réputation de qualité de nos produits, notre leadership en matière de jambon pré-tranché. Nous nous donnons par cette réorganisation les moyens de nos ambitions futures, en nous appuyant sur le travail remarquable réalisé par l’ensemble de nos collaborateurs ».
Bruits de couloir
Madrange a réalisé en 2006 un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros (contre 70 millions d’euros en 1988) et emploie actuellement 1 500 salariés (contre 230 il y a 20 ans). Accusé par les syndicats d’avoir recours trop souvent à l’intérim, son président estime au contraire avoir toujours mené une politique sociale dynamique créatrice d’emploi, tout en formant dans ses usines limousines de nombreux cadres de l’agroalimentaire national. Seuls bémols dans cette autosatisfaction, les incidents médiatiques du mois dernier présentant un Jean Madrangeas « démissionné » par sa mère, rejeté par son encadrement, mais reconduit quelques jours plus tard dans ses fonctions, tout en étant « placardisé ».
« Beaucoup de bruit pour rien, affirme l’intéressé, et surtout une présentation erronée des conclusions d’un conseil interne qui auraient dû rester secrètes. Je suis toujours en place, avec de nouvelles responsabilités, et Madrange poursuivra l’essor qui aura transformé en 80 ans une petite charcuterie corrézienne en grande entreprise agro-alimentaire d’envergure nationale. Le reste n’est que bruits de couloirs et propos diffamatoires... »
 
        
     
 
 
 
 
 
