J. Bédier : « La loi n'a pas assez responsabilisé les industriels »
« J'espère que 2006 se passera un peu mieux que 2005. La situation des enseignes est difficile, mais on constate une forte détermination pour se battre et relever les défis. Les meilleurs s'en sortiront mieux que les autres et le commerce continuera », a déclaré hier Jérôme Bédier, président de la fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) à l'occasion de ses vœux à la presse. Si la distribution n'est pas dans la situation de la sidérurgie, comme certains l'avancent aujourd'hui, le représentant de la grande distribution a exprimé sa crainte d'un bilan de l'emploi 2005 légèrement négatif après une année 2004 de stagnation (-0,09%). « C'était la première fois, alors que l'on a créé jusqu'à 30 000 emplois par an», a précisé Jérôme Bédier. Pour 2006, la FCD ne se prononce pas, mais estime que les inquiétudes récemment avancées par FO sont excessives (lire LM du 10/01). La fédération recevra prochainement le syndicat et annonce la mise en place d'un travail prospectif sur l'évolution de l'emploi et le recrutement dans les zones défavorisées où plus d'un quart des magasins est situé.
Toujours est-il que pour maintenir l'emploi, la grande distribution doit redynamiser la consommation. Et là, Jérôme Bédier s'est adressé aux industriels « qui profitent de la mise en place de la réforme de la loi Galland pour augmenter leurs prix » :
« nous ne réussirons pas à sauver les grandes marques s'il n'y a pas un vrai esprit de coresponsabilité entre industriels et distributeurs », a-t-il affirmé. Pour continuer le schéma de baisse des prix engagé par les accords Sarkozy, « chacun doit y mettre du sien », sinon « cela peut aboutir à modifier le comportement d'achat des distributeurs», a-t-il menacé.Revenant sur la réforme de la loi Galland, le président de la FCD a regretté que le texte impose des contraintes aux distributeurs pour les contrats de coopération commerciale alors qu'elle n'exige aucun délai de la part des industriels pour l'établissement des conditions générales de vente.
Jérôme Bédier a aussi estimé qu'une attention particulière devrait être portée sur les petites et moyennes entreprises (autres que les fournisseurs de MDD) qui n'ont pas été favorisées par la loi.