Isigny Sainte-Mère progresse grâce au haut-de-gamme
La coopérative Isigny Sainte-Mère (180 millions de litres de lait collectés auprès de 744 producteurs, plus quelques millions de litres achetés à l’extérieur) a réalisé en 2004 un chiffre d’affaires de 155 millions d’euros, en progression de 10 % par rapport à 2003. Le groupe laitier du Calvados confirme ainsi sa stratégie d’occuper les segments les plus qualitatifs du marché, et poursuit sa croissance à l’exportation, notamment au travers de ses produits infantiles. Dans un contexte difficile dans l’univers de « l’or blanc », la coopérative a dégagé un excédent brut d’exploitation de 5,4 millions d’euros contre 7,2 l’année précédente, et sorti un résultat net de 1,1 million d’euros.
Le directeur général adjoint, Claude Granjon, estime que l’entreprise tire bénéficie de son « portefeuille produits », composé de plusieurs AOC et labels rouges. « Nous commercialisons sous AOC Isigny nos beurres et crèmes, du camembert en AOC de Normandie, du Pont-l’Évêque sous AOC, de la mimolette vieille et extra-vieille sous label rouge ». Sans oublier une petite gamme bio dans laquelle apparaissent les mêmes produits déclinés en conventionnel.
Une pause dans l’attente de la PAC
Les ventes se répartissent entre le beurre (5 000 tonnes, 15 % des ventes), les crèmes (10 000 tonnes, 20 % du CA), les fromages à pâte molle et pressées (10 000 tonnes, 30 %) et les produits infantiles et autres produits secs (25 000 tonnes, 35 % du CA). Après une grande vague d’investissements, au début des années 2000 pour augmenter les capacités de production des outils « pâte molle », « pâte pressée » et « produits secs », la coopérative a décidé de marquer une pause de 2004 à 2006 dans l’attente des conséquences de la réforme de la PAC, révèle Claude Granjon. Les engagements financiers du groupe sur 2004 (2,3 millions d’euros), 2005 (3,2 millions programmés) et 2006 (dépenses non encore budgétées) ne portent donc que sur du renouvellement de machines. Sur le plan commercial , la notoriété de l’entreprise, en France comme à l’étranger (35 % des ventes) lui donne une bonne lisibilité sur son activité, qui lui permet d’augmenter de 20 % par an ses ventes de lait infantile dans le monde. La coopérative laitière poursuit dans le même temps son partenariat commercial initié en 1991 avec une coopérative japonaise qui fabrique des camemberts selon le process d’Isigny Sainte-Mère et commercialise des produits de l’entreprise normande.